jeudi 18 décembre 2008

Envies...


J'ai eu envie d'écrire et ma main est retombée, inerte, le long de mon corps et puis me voilà.


J'ai eu envie de hurler mes sentiments à la face du monde et je les ais chuchotés à son oreille.


J'ai eu envie de me noyer dans le travail et j'ai trouvé un autre chemin pour survivre, ou peut-être pour vivre, enfin.


J'ai eu envie de me précipiter dans ses bras, je n'ai fait que lui parler et finalement c'est lui qui m'a enlacée.


J'ai eu envie de son retour dans ma vie, je l'ai appelée, et je sais que désormais elle sera à mes côtés.


J'ai eu envie de sa peau contre la mienne, souffert de son refus avant de jouir sous ses caresses.


J'ai eu envie de recommencer à croire que des rencontres peuvent être extraordinaires, et il a débarqué dans ma vie.


J'ai eu envie d'un millier de choses encore.


J'ai eu envie d'en entraîner plus d'un dans mon monde, j'ai eu envie de faire l'amour encore et encore, j'ai eu envie de rire, de construire, de comprendre...


La vie prend des détours avec moi, et j'ai souvent l'impression qu'elle me contemple en riant mais avec une profonde tendresse. Un peu l'impression qu'elle me ressemble, en fait.


Je suis insatiable, je veux vivre.

vendredi 5 décembre 2008

Il y a presque deux ans, c'était hier.


Je marche, un peu perdue, j'ai des larmes qui m'empêchent de voir les panneaux qui indiquent la gare aux voitures, j'ai les jambes en coton, j'ai déjà été frôlée par deux voitures, un peu déséquilibrée, mais je continue.


Les yeux me brûlent, ma gorge aussi, j'ai la rage et envie de hurler que c'est Noël, merde.


Je sais que j'avais jamais été dans cet état. Et honnêtement, j'espère que je n'y serais jamais plus.


Je sens mon corps entier qui tremble de hargne, je suis une puissance destructrice. Si j'avais un pouvoir surnaturel, je pense que la ville serait déjà détruite. Heureusement, tout tient autour de moi, et j'ai juste envie de m'effondrer.


Le prochain train est à 5h du mat', il va falloir que je l'attende. Mais ça, ça glisse sur moi. Je ne peux m'empêcher de revoir dans ma tête les évènements de la soirée.


Mes pleurs, ses hurlements désordonnés et ma colère contenue depuis des années qui se déverse contre elle comme autant de coups qui l'accable dans le coin de mur où elle s'est recroquevillée.


Mon départ aussi, et la certitude que je ne la reverrais plus. Elle parle d'un caprice d'ado, moi je parle d'instinct de survie.


Déchirure et souffrance, je sais que si je la revois je n'aurais que de la colère.


Et puis il y a eu ce premier appel, un peu obligé, et nos voix adoucies et repentantes qui parlent de tout et de rien, et puis la tendresse, au fond.

dimanche 23 novembre 2008

Flash back to the present.


J'avais mon appareil photo au fond de ma poche, et pourtant je ne l'ai pas sorti.

Peut-être par peur de briser le charme d'un instant qui semble tout droit sorti du passé, mais qui donne une nouvelle saveur au présent...

Peut-être parce qu'il y a des moments où l'on est tellement bien que l'on sait que chaque instant en restera gravé dans sa mémoire avec plus de clarté et d'émotions que ne le permet n'importe quelle photo...

Peut-être pour laisser revivre au milieu des éclats de rire les souvenirs d'un temps si proche et si loin à la fois, dans cette maison si chaleureuse qui nous a vu grandir et faire la fête en pointillés...

Peut-être parce que ses paroles m'ont touchées au cœur et que je ne voulais rien introduire entre elle et moi qui aurait été superflu...

[Peut-être parce que ses regards sur moi lorsqu'il se réchauffait au coin du feu me remplissaient d'une douceur bienheureuse et m'enivraient bien plus que les nombreux alcools présents...]

Peut-être parce que je me suis juste sentie bien, comme si l'on avait gardé ma place au chaud au milieu d'eux pendant toutes ces années...

Alors non, je n'ai pas de photos, mais j'ai de merveilleux souvenirs et juste l'envie de les revoir, et de continuer à être bien...

lundi 10 novembre 2008

Femme fatale.


L'autre, c'est toi.

Le thème, pour se déguiser, était plus que vague. Je ne savais pas quoi faire, de quelle manière tourner cela.

Et puis lui m'a accompagné. Il n'avait pas de déguisement alors il s'est mis en costume.

Très beau et très classe. Il fallait juste que je sois à la hauteur.

Et puis tu m'as dit que toi, tu allais juste pousser un peu plus loin ce qui tu es.

Là, je l'ai sentie venir à moi, mon idée, audacieuse et un peu effrayante: au bras de mon Bel-ami, je pousserais juste un peu plus loin ce que je suis.

Bustier rouge, longue jupe noire, talons rouges, les lèvres rouges et les yeux noirs...

Juste un peu plus loin... si proche et si loin à la fois de cette femme si belle, si sensuelle, si... fatale.

jeudi 6 novembre 2008

Petit matin...


Tu te réveilles en entendant le déclic de la porte.

Tu te sens bien, là, au creux du lit chaud et douillet, la couette moelleuse rabattue sur tes épaules, tu as envie de te replonger dans le sommeil bienfaiteur d'une nuit réparatrice...

Mais ton esprit a détecté quelque chose... tu n'es pas chez toi, et tu es seule dans ce lit.

Tu ouvres les yeux, mais la pièce est plongée dans une obscurité totale. Un peu plus loin dans l'appartement, tu entends des bruits.

La soirée te reviens petit à petit, dans le brouillard de tes pensées matinales...

Tu as débarqué chez lui en plein milieu de la nuit, sans trop savoir à quoi t'attendre. Après tout, ça faisait un bail que vous vous cherchiez sans vous trouver.

Tu as sonné et attendu, le cœur qui cognait si fort que tu pouvais observer ton soutien gorge décoller en rythme.

Et il a ouvert. Il a t'as regardée, a compris ton appréhension et t'as saisit par le cou pour te faire entrer. Il a juste pris le temps de fermer la porte avant de te plaquer dessus et de t'embrasser, passionnément.

Et voilà comment tu t'es retrouvée dans son lit.

Tu sors de là et attrape le premier vêtement qui te tombe sous la main: sa chemise. Tu souris dans la pénombre, prends le temps de sentir son odeur et l'enfile.

Le tissu est doux sur ta peau, un bouton, deux... la porte s'ouvre sur lui et son sourire, ses yeux à la fois tendres et brûlants... et un plateau à la main, rempli de bonnes choses.

Cette fois encore aucun de vous deux n'a échangé un mot, vous avez mangé en silence en vous dévorant des yeux, un sourire comme étendard.

Et puis tu es partie.

mardi 4 novembre 2008

News.


Cela va bientôt faire 23 ans, dont trois d’activité blogguesque, et je ne me suis jamais penchée sur l’actualité.

Je l’avoue, j’admire énormément les gens qui ont l’intelligence, ou même la simple curiosité, de parler de ce qui se passe, du déroulement de la société, des principaux évènements…

A part l’actualité culturelle, que je ne suis même pas d’assez près et qui de toute façon s’est avérée plus que décevante ces dernières années, je ne parle de rien d’autre ici que de moi.

Je suis nombriliste et égocentrique, certes, mais j’ai surtout grandit avec ce principe, puisé au cœur d’un de mes films fétiches Le déclin de l’Empire américain : ne parles que de ce que tu connais.

Il me semble que l’exemple donné dans le film c’est que le Pape ne devrait parler par conséquent que de ses problèmes de prostate… mais là n’est pas mon propos, même si ça me fait toujours beaucoup rire.

Toujours est-il que je ne connais et ne comprends rien mieux que moi-même. Et encore, pas toujours. Alors le reste du monde ?

C’est sans doute idiot. Comme le fait que je pars du principe que si je suis gentille avec quelqu’un, il le sera forcément en retour. C’est faux, et je l’ai déjà appris à mes dépends. Mais bon, je suis quand même d’une nature gentille, alors je continue.

Mon univers se trouve actuellement intimement bouleversé, par un grand nombre d’évènements plus ou moins importants que je ne détaillerais pas ici. Et, par une conséquence assez incongrue, j’ai le journal Le Monde tous les matins dans ma boîte aux lettres.

Un pas de plus vers la réalité… je ne le lis que depuis jeudi dernier. J’en ai profité pour lire les journaux gratuits et je rentabilise de mieux en mieux mes trajets en métro.

J’avoue encore une fois que je lis beaucoup d’articles en diagonale, que j’ai une passion pour les faits divers et que les seuls articles qui me passionnent réellement sont ceux qui parlent d’art.

Et puis je n’arrive pas à me dire que je suis assez intelligente pour intervenir dans ces débats, étant donné que je n’y connais rien. Déjà en France, alors aux US, n'en parlons pas.

Pour ce qui est de l’art, l’article du Monde d’hier sur l’exposition Van Dyck est plus que léger et foireux. Mais c’est mon avis.

Ah, et puis surtout : le Monde d’hier (comme les gratuits, d’ailleurs), était dédié à LA crise (les français sont amers mais pas surpris… tu m’étonnes !). Et le premier édito traite de la notion et de la délimitation de la mort, artificielle et chrétienne. Et j’ai appris qu’un tiers des français souhaitait se faire incinérer.

Je suis d’une nature optimiste, mais je commence à me demander dans quelle mesure j’ai justement réussit à conserver (préserver ?) ce trait de ma personnalité en n’ayant pas de télévision, en n’écoutant pas la radio et en ne lisant pas les journaux…

lundi 3 novembre 2008

Couple.


Elle, j'ai toujours eu du mal à la comprendre.

Qu'elle ait enchaîné les mecs, je suis bien la dernière qui pourrait la juger pour cela.

Mais on peut prendre ce mot au sens littéral: lorsqu'ils sortaient avec elle, ils se retrouvaient enchaînés.

En elle, il y avait un abîme, une peur incessante et tremblante, quelque chose qu'elle cherchait à combler à tout prix.

Alors ces hommes la comblaient pour un temps. Mais elle ne tombait pas amoureuse, non, elle ne savait pas faire.

Elle vivait en couple, en permanence. Ce n'était pas difficile pour elle, elle attirait les hommes. Et ils se retrouvaient piégés. Quels qu'ils soient, ils n'étaient que la continuité du couple qu'elle avait commencé pendant son adolescence.

Un couple où tout était rangé, casé, juste et simple. Elle avait son rôle de femme presque au foyer malgré ses études qu'elle continuait, et eux ramenaient l'argent.

Sur les photos, dans ses paroles, je la retrouvais toujours identique, et un homme différent à son bras à chaque fois.

La maison, le mariage, les enfants, tout ça était abordé très vite et sans complexes. Et ils avaient envie de s'engager avec elle.

Et puis, un jour et sans prévenir, elle se lassait.

Alors elle part, en trouver un autre, et continuer ce couple qui n'a jamais existé que dans sa tête.

mercredi 29 octobre 2008

Photography (again and again)...


Ce jour-là, on aurait pu demander l'avis de n'importe qui, tout le monde aurait répondu que tu étais très belle.

Et même toi, au plus profond, tu te sentais tellement bien que tu ne doutais pas un seul instant de cette beauté. Et c'est pas comme si ça t'arrivais souvent.

Alors lorsqu'il a pris des photos, tu t'es laissée faire, sûre cette fois que le résultat serait à la hauteur de cette beauté fulgurante que tu ressentais dans tout ton corps. Et puis tu avais confiance en son talent.

Mais voilà, les photos sont là, cruelles et accusatrices, et elles te rappellent à ta laideur.

Et cette blessure creuse un trou irréversible dans ton amour propre. Comme si cette image t'avait prise en traître au moment où tu étais la plus vulnérable, parce que tu avais enfin confiance en toi.

Il n'y a qu'une seule chose que l'on ne pourra pas te retirer: tu étais heureuse, et cela se voit.

Pourquoi cela n'a t-il pas suffit à te rendre belle?

Le sourire de Mona Lisa...


C'est curieux comme la façon dont on regarde les choses peut les changer radicalement.

Je n'aimais pas particulièrement la Joconde, mais sur cette affiche, j'avais aimé ses imperfections, et je l'avais inclus dans mon quotidien.

En fait, je ne m'étais jamais réellement demandé ce que son visage pouvait exprimer.

Et aujourd'hui, en la regardant, j'ai eu l'impression qu'elle me souriait. Pour la première fois, je me suis dit que son regard était vraiment emprunt d'une infinie douceur...

mardi 28 octobre 2008

Comptine.


Un peu de poudre dans les yeux, l'irritait et la faisait pleurer.

Elle avait beau se débattre et se secouer, le nuage blanchâtre qui obscurcissait sa vue et son jugement ne faisait qu'augmenter de jour en jour, au point de l'empêcher de voir où elle allait.

Mais, frêle créature au caractère d'acier, elle continuait à avancer, d'abord parce qu'elle ne sait pas faire autrement et ensuite parce qu'elle était terrorisée à l'idée de s'arrêter sur le bord de la route.

Comme si sa vie allait être fauchée si elle se reposait un instant. Ou bien comme si elle allait se perdre encore plus, aveugle désormais, sans savoir dans quelle direction repartir.

Et puis un jour, alors que peu de lumière filtrait désormais jusqu'à son âme, une main a saisit la sienne, un corps s'est blotti contre le sien et a dévoré sa bouche et ses entrailles.

Et le voile est tombé. La lumière était aveuglante, presque étouffante mais tellement enivrante qu'elle s'est laissé emporter dans ce tourbillon de sensations nouvelles, tel un papillon prêt à se brûler les ailes.

Jusqu'à ce que cette main la lâche, en plein milieu de la rue, et qu'elle se fasse renverser, piétiner et humilier.

En perdant la vue, elle avait oublié à quel point le monde pouvait être cruel, et à quel point ne pas le voir pouvait être salvateur.

Elle s'est relevée fièrement mais un peu abîmée, a récupéré tous les bouts d'elle qui avaient été éparpillés sur la chaussée et a recommencé à marcher, refusant avec orgueil toutes les mains tendues, maintenant qu'elle pouvait les voir.

Et puis, un jour, par hasard, au détour d'un sentier un peu plus balisé que les autres, alors qu'elle allait de nouveau trébucher et qu'un voile par trop familier menaçait encore de s'abattre sur sa vue, un bras s'est glissé autour de sa taille et l'a soutenue, doucement et sans rien demander en retour. Il lui a sourit et a continué de marcher à ses côtés.

samedi 25 octobre 2008

Je vous la présente...


Pour l'instant elle est nue.

Assise sur un coin de mon bureau, entre un carnet noirci et deux ou trois crayons en vrac.

Elle tremble un peu, elle a plus froid que peur, je crois. Elle est furieuse, surtout. De ses grands yeux noirs, elle me lance des éclairs.

J'éclaircis un peu ses yeux, les fait passer du noir à un magnifique bigarré de verts gris et jaunes qui lui donnent un air de chat, mais elle ne s'adoucit pas. Ah, et puis je les souligne d'un trait d'eye-liner, simple et noir pour renforcer son caractère.

Je la prends dans une main et admire ses formes rondes... pour l'instant, c'est un bout de moi en miniature, mais je transforme chaque détail pour qu'elle s'éloigne de plus en plus de l'image que j'ai de moi.

Je lui enlève quelques centimètres, lui ajoute quelques kilos... élargit ses hanches et alourdit sa poitrine, adoucit sa peau, remplace les taches de rousseur par quelques grains de beauté plutôt mal placés. Quelques replis de peau, notamment dans le creux du dos, et surtout pas de fossettes. Un brin de cellulite, et des cuisses épaisses sur de jolis mollets ronds. Des pieds et des mains tous petits et un peu ridés.

Elle me fait comprendre qu'il serait temps que je l'habille, mais je commence par baisser sa voix, lui donner un timbre suave et un peu agaçant de parisienne. De la lingerie, parce que j'aime ça... des bas fumés, bien sûr, un ensemble avec un soutien-gorge à balconnets d'une taille que je n'avais jamais vu, j'ai été jusqu'au F. Le tout en dentelle noire et grise. Pour le style vestimentaire... une robe simple, grise, un peu décolletée et pas trop courte, une paire de bottes à talons...

J'essaie les cheveux longs, puis courts... et j'opte finalement pour un joli dégradé de cheveux lisses... pas roux, c'est trop incendaire, un beau brun profond animé de quelques reflets cuivrés qui font encore ressortir ses yeux clairs.

Une tête à chapeaux, d'un bel ovale franc mais un peu large, les joues bien pleines comme encore héritées de l'enfance, les oreilles légèrement décollées, le nez minuscule et la bouche pas bien grande non plus. Surtout une ou deux dents pas alignées, parce que ça donne un charme fou.
Et puis ces fameux yeux... immense. Pas seulement par leur forme, mais aussi parce qu'ils dévorent tout ce qu'ils touchent et lui donne vie.

Là, elle ne me ressemble presque plus. Juste un petit air furieux toujours accroché à ses cils, l'air de m'en vouloir de l'avoir fait naître. Mais puisqu'elle est là, elle a décidé de m'agacer en me tannant pour lui trouver un prénom. Là, je cale. Pour le rôle que je lui destine, il faut un prénom qui résonne bien avec le caractère que je lui invente...

Rêveuse, bien sûr, d'une grande gentillesse et assez câline, très complexée par tout ce qu'elle est, mais assez grande gueule, comme pour se cacher... Un brin plus intello que moi, et une tendance à avoir toujours quelque chose à dire sur tout. Pas très romantique, avec un côté un peu cynique même, et un air hautain qu'elle ne maîtrise pas mais qu'on lui reproche souvent. Elle est célibataire, mais pas tout à fait, parce qu'il y a un garçon qui est dans sa classe de terminale en STI dont elle est amoureuse sans espoir... et puis son meilleur ami d'enfance aussi... et celui qu'elle a rencontré pendant les vacances... oui, enfin bref c'est une jolie fille de 16 ans...

Mais tout cela ne me donne pas de prénom...

Je vous présente Emmanuelle.

vendredi 24 octobre 2008

Je vais bien, ne t'en fais pas.


Putain, j'ai mal.

J'ai peur aussi et je me sens mal.
C'est pas de la petite déprime, c'est de la grosse remise en question.

Moi, ce blog, ma vie, mes études, eux, lui...

Y'a trop de choses pour l'instant. J'ai une petite vie de gamine gâtée, je le sais bien. C'est pas ça qui va me faire aller mieux, au contraire.

Trop de déceptions, ces derniers temps. Des bouts d'amitiés, de famille, de mentors qui sont pas à la hauteur, qui sont pas là au moment et au lieu où il fallait qu'ils soient. Ou qui y sont, mais pas pour me faire du bien.

J'ai un grand sourire et des yeux qui ne rient plus.

J'ai trop peur, trop mal. J'ai le cœur qui fond, qui s'écroule sous les micros coups. Je dis bien micros parce qu'en soi c'est jamais grand-chose, mais c'est juste que le tout cumulé ça fait trop mal.

Je parle de moi, et je ne parle pas de moi en même temps.

J'écris ces lignes et c'est moi que j'y vois, miroir aveugle d'un désespoir qui n'est le mien que par instants.

Là, tout de suite, je vais bien. Mais les mots qui sortent jettent de l'encre noire sur mon esprit.

jeudi 23 octobre 2008

Brouillons.


Dans mes brouillons, il y a de tout.

Il y a deux ou trois posts que l'on m'a demandé d'écrire et que je suis par conséquent littéralement incapable de terminer.

Il y en a quelques uns de tellement intimes que je rougirais de les montrer à quiconque un jour. Pas sexuel ni trash, juste profondément personnel. De ces pensées que vous avez au fond de vous, et que vous ne montrerez jamais. Pas parce que vous en avez honte mais parce que c'est trop représentatif du tréfonds de votre être pour être mis à l'extérieur. Déjà les mettre en mots, ça a souvent été une épreuve.

Il y en a aussi que je n'ai pas publié par crainte du regard d'une seule personne. Ou de deux. Le monde des blogs est petit, et je connais de plus en plus de mes lecteurs, même si je les sais souvent irréguliers et que cela m'apaise un peu. Là on rejoint la censure. Je ne peux pas tout balancer à la gueule des gens. Non pas que j'en dise du mal, juste que je raconte certaines choses d'eux, de moi, de nous... trop intime, encore une fois.

Je disais il y a quelques temps, que ce blog n'était pas un journal intime. Parce qu'il est difficile de tenir un journal intime et de connaître ses lecteurs. Non, on peut tenir un journal OU écrire sur son intimité. J'ai choisi la seconde solution. Parce que les mots qui me viennent n'ont souvent pas grand-chose à voir avec ce que je vis, parce que j'ai toujours écrit, peut-être même parfois avant de vivre les choses.

Ce que j'espère, c'est que certains de ces derniers brouillons seront publiés un jour ici. Je me dis qu'une fois détachés de leur contexte, ils n'auront plus le même impact, et que les personnes auxquelles ils étaient adressés ne se reconnaîtront pas.

Envie d'oser.

mercredi 22 octobre 2008

Ce qu'il me reste à faire...


Apprendre à donner des nouvelles, à rappeler quand on m'appelle, à ne pas fuir au moindre signe d'attachement.

Apprendre à accepter que les gens puissent m'apprécier pour ce que je suis, même face à mes contradictions.

Apprendre à laisser mes proches s'approcher de ce que je suis, cesser de parler pour qu'ils me découvrent dans mes silences.

Apprendre à respecter cette différence que je cultive, sans m'enfermer d'un monde à l'autre, toujours plus clos.

Apprendre à me reconnecter avec la réalité, prendre ceux que j'aime dans mes bras sans avoir peur qu'ils le prennent mal.

Apprendre à vivre, tout simplement.

mardi 21 octobre 2008

Fantôme.


Les mots viennent, ils coulent d'eux-même, je devrais dire.
Une saynète, comme toujours.

Juste un instant hors de tout contexte qui se déroule en moi, quelques images mises en mots sans la moindre difficulté.

La première fois, je m'élançais sur un passage piéton, j'ai écrit la voiture me heurtant de plein fouet.
La seconde fois, je me penche sur mon balcon, et je me suis écrite en train de sauter.
La troisième, la quatrième...

J'ai ma mort sur le bout de la langue.

lundi 20 octobre 2008

Question d'imagination.


- En fait, je crois que j'ai tout testé.
- Tout?
- Enfin presque. Disons tout ce que j'ai pu imaginer... on peut dire que la limite est celle de ma créativité!
- Tu avais quelque chose à rattraper?
- Tu crois?
- ...
- Sans doute, alors.
- ...
- Tu ne me poses pas de questions?
- Si.
- ...
- Non, en fait, je préfère découvrir.
- Pourquoi pas. On verra au fur et à mesure, alors.
- ...
- ...
- Et ça, tu as l'habitude?
- Non. En fait, c'est même la première fois. Ne prends pas cet air étonné, c'est vrai.
- Et ça?
- Non plus.
- ...
- Tu te dis qu'en fait j'ai peu d'expérience, c'est ça?
- ...
- Tu as sans doute raison.
- ...
- Ou c'est juste que j'ai peu d'imagination.

vendredi 17 octobre 2008

Juste quelques pages...


Il y a longtemps, bien trop longtemps que je n'avais pas été submergée par autant d'émotions à la fois.

C'est d'abord l'impression de tenir entre mes mains un trésor. Un trésor qui n'est pas le mien mais que je chéris comme s'il l'était, prête à le défendre bec et ongles contre tous.
Un trésor pas tout à fait né mais déjà bien vivant, précieux et chargé de tellement de choses que j'ai par instant le souffle coupé, suspendu aux lignes de ses mains.
Un trésor que je veux voir émerger et se concrétiser, quoi qu'il en coûte.

Ensuite l'impression d'être clouée au fauteuil du métro, de ne plus savoir où je suis tellement je suis absorbée par ce nouveau monde qui se déroule sous mes yeux.
Et lorsque je sors, cette impression qu'il me faut courir, ne pas interrompre ce lien magique qui existe et se déroule désormais dans mon esprit.
Captivée, ralentie seulement par mes incapacités matérielles, mon âme est en ébullition et je veux crier à la face du monde cette révolution qui s'amorce en moi.

Parce qu'enfin c'est à elle que je dois tout ça.
Qu'elle ait du talent, je n'en ai jamais douté, j'ai souvent même pensé que j'en doutais moins qu'elle.
Mais cette fille, elle a un truc que les autres n'ont pas et elle a déclenché quelque chose.
C'est comme si j'avais toujours su qu'elle avait ça en elle. J'ai toujours tenté de l'encourager sans savoir que c'était déjà commencé. Et pourtant il y a tant de moments, de détails qui me sont familiers... C'est elle, c'est nous, c'est tous les espoirs et les attentes qu'on a toujours eu, cette envie qu'on avait de créer quelque chose qui nous dépasserait.
Un truc d'artiste en fait.
L'émotion découle de la création.

Là, je me rends compte que je m'étais un peu trop vite résignée à ma vie plate et morne d'étudiante, même brillante.
Il y a autre chose, il y a plus.
Ce truc, il est là, il a toujours coulé en moi, en elle, en nous.
Et il mérite qu'on s'y attache, et qu'on lui donne la peine de naître, de vivre et de s'épanouir.

Moi je crois en toi.

Le 1515, rue de Marignan.


Un peu la croix et la bannière pour y arriver, mais pas déçus du choix!

L'accueil est chaleureux, la serveuse est superbe et pleine d'humour, même si elle nous apprends dans la soirée qu'elle a un petit ami pompier qui ressemble à Daniel Craig...

Il y a peu de monde et on nous installe à l'écart du dj qui met une musique un peu lointaine sur ses platines, et on passe devant le bar, sombre et plein de miroirs aux lumières violettes... il faudra y revenir boire un verre, je pense. Les toilettes, immenses et bleus, se passent de commentaires...

Les lieux sont très cosy, les couleurs sombres et claires alternent pour créer une ambiance douce et sobre, avec quelques détails un peu anachroniques mais sans surcharge: des lustres en verre de murano, des disques bi, une mâchoire de requin... rien d'exubérant, juste classe.

La nourriture est faite de tapas, en petite quantité mais délicieux et très bien présentés, avec de nombreuses sauces et des échanges faciles. L'agneau à la menthe est particulièrement bon, et les desserts... je pense que je pourrais y retourner rien que pour ça!

Bref, un lieux propice à une belle soirée romantique et complice, sans gêneurs ni difficultés, et il nous a été bien difficile, peu avant minuit, de quitter ce petit cocon douillet...

jeudi 16 octobre 2008

Tu me préfèrerais sans doute...


Plus jalouse, cherchant à capter tes regards lorsqu'ils s'envolent vers une autre que moi, au lieu de les partager avec toi...

Plus enfermante, cherchant à te couper de tes amis comme pour te prouver que je tiens à toi, au lieu de te laisser ta liberté...

Moins indiscrète, cherchant à savoir qui tu es, ce que tu aimes, au lieu de te laisser m'écouter sans rien savoir de toi...

Moins allumeuse et allumée, moins indépendante, ne te faisant pas sentir mon envie de toi à chaque instant que je partage avec toi...

Mais voilà, je ne suis pas comme ça.

Alors oui, j'ai envie de toi, de tout ce que tu es, dans ta tête, ton corps et tes yeux, avec tes bonheurs et tes envies, tes déceptions et tes malheurs, ta liberté et ton charisme, jusque dans ce léger souffle qui file sur ta langue quand tu parles...

Etre à tes côtés, partager avec toi, j'en ai envie... mais je ne sais pas si c'est réciproque.

Je veux te voir heureux, que ce soit dans mes bras... ou non.

dimanche 5 octobre 2008

Pause.


Ravie, reposée et repue.

Je vais bien, et l'ennui qui hantait mes jours et mes nuits s'est évaporé, laissant la place à un sentiment profond et riant.

Et, tout doucement, je n'ai plus écrit. Ni ici ni ailleurs, absorbée par les deux pôles de ma vie enfin en accord l'un avec l'autre.

Bref, pour le moment, je me consacre à ma vie réelle, et la vie virtuelle passe, pour quelques temps au moins, au second plan.

Je m'éloigne donc un peu, même si c'est sans doute, comme toujours, pour mieux revenir, bientôt.

mercredi 1 octobre 2008

Malentendu.


Toi, tu m'échappe.

Blogueur, lointain et si proche à la fois, nos échanges doux et tendres se font par instants plus pressants.

Entre tes mots, j'ai l'impression étrange de te saisir, de te connaître, d'aimer ce que tu es, de deviner nos points communs...

Mais tu veux rester anonyme et distant... un seul lien nous réunit, parfois, par intermittence, cette si belle amie commune...

Et puis j'ai cette sensation étonnante au creux des reins et du cœur: tu me manques. Je n'ai même jamais croisé ton regard, et pourtant, je ressens ta présence.

Alors lorsqu'il s'est présenté... si tu l'avais vu tu aurais sans doute rit, mais pour moi il correspondait à tout ce que je savais de toi.

En apprenant à le connaître, en faisant l'amour avec lui, en partageant les gestes du quotidien, j'avais l'impression de me rapprocher de toi...

samedi 27 septembre 2008

Jeux de boucles... (1)


"Au fait, je déteste les boucles d'oreilles que tu m'as offertes à la Saint-Valentin."

C'était rien. Juste une petite phrase de rien du tout, mais elle tournait dans sa tête en permanence depuis des jours.

A chaque fois qu'elle croisait son reflet dans le miroir, à chaque fois que ses cheveux s'accrochaient dans ses boucles, à chaque fois qu'elle sentait leur morsure dans ses oreilles...

C'était comme un bourdonnement, un bruit de fond.

Parfois, on ne se rend pas compte de ce qu'une minuscule petite phrase peut contenir. Elle savait pourtant, elle le sentait au plus profond d'elle-même, qu'à chaque nouveau surgissement, cette phrase se chargeait un peu plus de sens.

Elle contenait toutes ses frustrations, ses attentes toujours déçues, sa jalousie, son entrain perdu, ses envies de s'amuser jamais réalisées, et même sa frustration sexuelle.

Et elle se sentait avancer vers cette fin inexorable, celle de la relation.

mercredi 24 septembre 2008

D'une bonne surprise de reprise.


Oui, je sais déjà que j'ai une mémoire de poisson rouge.

Mais j'avais oublié ce que ça faisait d'être comme "ça" et de ressentir "ça".

Vous savez, cette euphorie, cette passion qui vous prend aux tripes et vous fait éclater de rire seule dans la rue, cette joie que vous avez envie de partager et de communiquer partout autour de vous, cette impression que vous êtes vivante et que le monde est merveilleux...

Quand je suis comme ça, je revois toujours Bridget Jones marchant dans la rue, une énorme écharpe autour du cou, ses cheveux qui volent partout à chaque pas et ce sourire irrépressible qu'elle aborde lorsqu'elle commence à sortir avec son patron...

Je suis comme ça, et cet état me fait prendre conscience de l'apathie des semaines précédentes.


Pour ceux qui ne l'auraient pas compris, j'ai donc repris mon mémoire.


Eh oui, c'est pas ma vie sentimentale qui me mets dans cet état-là... non, en fait, elle serait plutôt d'un ennui à faire pleurer, celle-là. Agitée, mais ennuyeuse. Suspendue, je dirais.

Je crois que j'attends une proposition exaltante...

mardi 16 septembre 2008

Trois questions et deux tags.

On m'a récemment posé trois questions, comme trois clefs de mon existence:

1- As-tu des fantasmes?
Oui, il m'en reste (ouf!)
2- Es-tu heureuse?
La plupart du temps, oui.
3- Est-ce que tes parents t'ont aimée?
Oui, et ils continuent.


On (Johann en fait, pour ne dénoncer personne) m'a encore plus récemment (même si je m'excuse pour le retard), taguée sur la musique:

Listez sept chansons que vous aimez en ce moment. Peu importe son genre, ou si elles ont des paroles, ou même si elles sont bonnes ou non, mais elles doivent absolument être des chansons que vous aimez vraiment en ce moment. Postez ces instructions sur votre blog avec vos 7 chansons. Puis taguez 7 autres personnes pour voir ce qu’ils écoutent.

1- Fleur de Saison, d'Emilie Simon, au cas où personne n'aurait remarqué.

Découvrez Émilie Simon!

2- Dancing queen d'Abba, parce que je viens de voir le film.

3- Porcelaine de Bénabar, parce que je ne me renouvelle pas beaucoup.

Découvrez Bénabar!

4- I hate myself for loving you, de je sais même pas qui, mais la version chanté par Joe dans un épisode de Dawson, et je vous interdit de vous moquer!

5- The cell block tango, que j'ai déjà mis ici il y a quelques jours, parce que Chicago c'est une référence.

6- I say a little prayer d'Aretha Franklin, parce que c'est juste magnifique!

7- I feel good, parce que ça me donne une pêche d'enfer!

Découvrez James Brown!



Plus récemment encore, on m'a taguée sur ce que je lis (depuis le temps que j'attends qu'il m'arrive, celui-là!):

1- Citer la personne qui nous a “tagué”, soit Hachiko
2- Indiquer le règlement (groumf)
3- Choisir un liv
re, l'ouvrir à la page 123.













4- Recopier à la 5ème ligne, les 5 lignes suivantes.

" -chisme, l'homme a été créé immortel; il est
devenu mortel par le péché; par celui-ci "la
mort a fait son entrée dans l'histoire et dans l'hu
manité". De telles phrases ramènent la
réflexion sur la condition humaine à un"

[je ne peux pas m'empêcher de mettre la suite: "niveau préinfantile"]

5- Indiquer titre, auteur, éditeur, année d'édition.

Jacquard Albert, Dieu?, Stock/Bayard, Paris, 2003, 143 p.

6- Taguer 4 personnes.



Voilà.

Je me sens un peu idiote après tout ce déballage.

Je vais donc taguer 7 blogs (je prends le plus grand nombre), qui peuvent, au choix: répondre aux trois questions du début, ou à l'un des deux tags ci-dessous. Cela laisse du choix et des possibilités à ceux qui ont déjà subit l'un des tags ci-dessus!

Et voilà les noms des heureux gagnants:
1 et 2 - Hachiko et Johann, je vous renvoie l'ascenceur d'abord...
3- The Célinette
4- Fiso
5- Alecska
6- Gamacé
7- Wajdi

vendredi 12 septembre 2008

Dès les premières lueurs...


Une partie de moi, juste un petit bout mais qui prenait beaucoup de place, s'est détaché et a coulé.

Il a emporté un brin de naïveté dans la misogynie de l'un, un peu de joie dans la dureté d'un autre, et tant de petits autres détails qui semblaient insignifiants tant ils étaient acquis.

Je m'imprègne alors de ce qui me reste, de quelques beautés de ce monde dont je me remplis les yeux, lisant et relisant tes mots pour m'en imprégner comme s'ils possédaient un pouvoir hypnotique et envoûtant.

Je me réfugie dans la simplicité et la tendresse des moments que je partage avec cet autre si semblable et je me sens bien, confidente et en confiance, excitée et excitante, pleine de la réciprocité de cette relation étonnante.

Je m'enthousiasme dans le miroir des yeux d'un qui croit en moi et me fait porter le poids de sa confiance en mon intelligence sur mes épaules, frêle équilibre qu'il me faut assumer tous les instants.

Je sombre.

mercredi 3 septembre 2008

Juste un banc...


Qui es-tu?


Tu es allongé sur ce banc, sur notre banc, et j'ai envie que tu sois lui, mais tu ne l'es pas, je le sais.


Et pourtant je l'espère, le cou tendu et anxieux, jusqu'au dernier moment, celui où mon chemin m'amène tout à côté de ce banc.


Assez près pour sentir que ce n'est pas la silhouette familière que j'attends.


Trop loin pour voir ton visage.


Tu sembles attendre quelque chose pourtant, comme moi. Tu regardes ton portable de temps en temps, tu sembles attendre un appel.


Je sais que si tu avais été lui, toi aussi tu aurais attendu. Tu te serais placé sur ce banc pour te rappeler des moments que nous avons partagé dessus, et tu aurais attendu.


Parce que tu aurais su qu'il n'en fallait pas plus pour que je pense à toi, et, qui sait, pas plus pour que je t'appelle ou même pas plus pour que je passe à côté de ce banc comme je suis en train de le faire.


Moi, à chaque fois que mes pas m'amènent près de ce banc parce qu'il est sur mon chemin, j'ai le coeur au bord des larmes à force de penser à lui.


Personne n'a jamais réussit à me faire oublier qui il est, ce qu'il est et l'amour qu'il y avait entre nous.


Le jour où quelqu'un y arrivera, je saurais que c'est le bon.


Peut-être même que c'était toi, posté là par un coup du destin, silhouette similaire et sauvage que je n'ai pas approché parce que je sais que j'aurais pleuré.


Parce qu'il est la seule de mes relations qui me laisse un goût d'inachevé, une envie de pleurer et un désir de me blottir contre lui en permanence.


C'est pour cela que lorsque tu as tourné ton visage vers moi, j'ai détourné les yeux, assez vite pour ne pas te découvrir, ne pas imprimer un autre visage que le sien sur mes souvenirs.


Tu ne le sais pas, mais tu as réveillé en moi un abîme, une plaie mal cicatrisée, moi qui habituellement cicatrise si vite à force de papillonner...


Pour l'instant, je suis forte et pleine encore de ce souvenir mais je sais qu'il me faudra le dépasser un jour pour pouvoir, enfin, retomber amoureuse...

dimanche 31 août 2008

Les amis de mes amis ne sont pas toujours mes amis mais ils sont souvent mes amants...


Ta peau mate, ton corps souple et musclé de boxeur, ta façon de parler de sexe de manière aussi libérée que moi, tes questions indiscrètes, tes confidences excitantes...

Plus tard, dans la soirée, ta manière de me prendre dans tes bras pour un rien, de me proposer ton épaule pour me reposer, de glisser ta main dans mes cheveux, de masser ma nuque et mes épaules...

Ma fatigue et ton corps contre le mien qui m'aide à la combattre, et à en venir à bout lorsque je sens ton excitation au milieu de la tendresse de tes caresses, ton souffle qui s'accélère, ton odeur qui devient plus animale...

Sous la science de ces caresses, je sais, je sens que j'ai affaire à un amant expérimenté et je me laisse aller aux sensations qui envahissent mon corps sous tes doigts, ta langue, ton sexe...

Mon corps qui s'embrase, ton goût dans ma bouche jusqu'à ces taches blanches et laiteuses, presque irisées, qui jurent avec l'ambre foncé de ta peau...

Et mon rire pour te dire à quel point j'ai aimé...

samedi 30 août 2008

Putain, 6 mois.


6 mois, 100 posts et 30 brouillons que je ne publierais pas, par autocensure.

J'aime le bilan de ces six mois. J'y ai connu une stabilité et un bonheur comme cela faisait longtemps que cela ne m'était pas arrivé.

J'ai traversé une crise aussi. Salvatrice, peut-être.

Et puis surtout j'ai rencontré, retrouvé, découvert et redécouvert des gens géniaux.

Comme d'hab., ils se reconnaîtrons, je ne vais pas les énumérer ici.

J'ai ouvert ce blog après une rupture. Une double rupture, même. C'était pas facile, mais je suis retombée sur mes pattes, comme toujours. Un peu plus fragile et un peu plus forte à la fois, beaucoup plus sereine et entière surtout.

J'ai l'impression d'avancer sur une ligne positive, avec souplesse et sans fléchir, et de devenir petit à petit celle que j'ai toujours eu envie d'être.

Juste quelqu'un de bien. C'est un chemin enrichissant, épanouissant et sans fin.

Alors je voulais juste vous dire: Merci.

mercredi 27 août 2008

Brève de bureau (2)


Il est mignon, le fils du patron...


Note pour moi-même: on ne drague pas le fils du patron!


Il est dragueur, le fils du patron...


Note pour moi-même: on ne couche pas avec le fils du patron!


Mais il est gentil, drôle et intelligent...


Note pour moi-même: tu veux que je te le dise combien de fois?


...

lundi 25 août 2008

Brève de métro.


Deux jeunes femmes, les cheveux frisés, rient bruyamment en attendant le métro sur le quai d'en face.


L'une avale un bonbon, l'autre guette le train.


La première s'approche doucement de la seconde, pose la main sur le sac que sa compagne porte en bandoullière et avance son visage jusqu'à se trouver à quelques centimètres du sien.


La seconde tourne la tête et rapproche ses lèvres de la bouche de l'autre, puis s'arrête au dernier moment, semble se reprendre et esquisse un pas lent sur le côté.


Avec lenteur et sensualité, elle enchaîne ce pas puis un autre, fredonnant du bout des lèvres une musique rythmée.


Elle danse. Telle une princesse espagnole esquissant un flamenco serein et intime, elle lève les bras en mesure et danse.


Juste en face de moi, et sous le regard tendre de son amie, elle est sublime et terriblement sensuelle.


Puis le métro arrive, et la vie reprend.

vendredi 22 août 2008

Domptée?


Devant mon miroir, je lisse et police ma chevelure rousse, habituée à rester impolie et impertinente, ou juste désordonnée, comme moi.


Je choisis de me vêtir sans éclat, avec sérieux et application, et camoufle sous une épaisse raideur mes formes exaspérées et exubérantes, comme moi.


J'ajoute quelques bijoux pour le prestige et la classe sociale, une touche d'éclat sans pudeur pour cacher grande timidité éprise de simplicité et de spontanéité, comme moi.


Je me maquille pour parachever ce tableau, ajoute quelques touches d'impersonnalité à ma mise, sans exacerber mes particularités si déconcertantes, comme moi.


J'accroche un sourire à mes lèvres, enfile mes talons hauts, et je suis prête.


En arrivant, je me sens aussi lisse et policée que mes cheveux, je me visse derrière mon bureau...


Et là, je sais que, malgré tout, il ya quelque chose que je ne pourrais pas ôter: ce que j'ai au fond des yeux...

jeudi 21 août 2008

Télécommande.


Ca y est, il est rentré.

Tu l'attends sur le lit, comme il aime. Tu entends ses pas traverser le grand appartement, un peu assourdis par les tapis angoras que vous avez achetés ensemble il y a quelques mois.

Non, qu'il t'a achetés en réalité. Comme tout ce qui est ici.

Tu l'as eu, ton bel appartement parisien avec lambris et parquets, avec de beaux meubles anciens, quelques tableaux de maître, sans parler du masque de sarcophage égyptien qu'il t'a offert pour ton dernier anniversaire.

Le voilà devant toi, et tu sais que tu vas devoir y passer. En fait, c'est pas tant le sexe en lui-même qui te gênes, parce que tu aimes ça, et qu'il est doué, non, c'est la situation.

Pour te rassurer, tu te dis que tu l'aimes, mais ça fait déjà bien un an que t'y crois plus. Au fond de toi, une petite voix scande que tu es une pute, mais tu refuse de l'écouter.

T'es pas vieille pourtant, t'as quoi? Dix-neuf ans. Et t'en fais presque trente. Tu sais pas si c'est l'expérience ou les emmerdes qui t'ont vieilli prématurément.

T'es pas bête non plus, mais t'as arrêté tes études pour cet avenir que tu percevais comme brillant, tant qu'il était à tes côtés.

Lui, c'était ton prof, et c'est aussi un expert, ce qui explique son fric. Il t'as dragué pendant des mois, sans subtilité mais avec brio, et t'as finit par tomber dans le panneau des fleurs, des bijoux, des tenues, des restaus chics...

Tu pensais pas que t'étais une fille comme ça pourtant. Tu te trouvais même pas vraiment belle.

Et puis il t'a tout appris, patiemment. Il t'as modelée.
Tu sais t'habiller, te maquiller, te parfumer pour lui plaire... Mais tu sais aussi quoi dire et quand rire, mettre les gens à l'aise dans un cocktail, briller en société...

Parfois, t'as l'impression d'être juste un caniche bien dressé.

Oh, il y a eu d'autres mecs, mais tu ne les voyais pas, ils ne lui arrivaient pas à la cheville. Tu en as baisé quelques uns, peut-être plus pour te prouver que tu existais encore en dehors de lui que pour y trouver du plaisir.

"A quoi tu rêves, ma belle?"

Tu te reprends et souris. A toi de jouer ton rôle.

mercredi 20 août 2008

Brève de bureau (1)


Le type canon qui passe la porte du bureau tous les matins me dit bonjour, et je lui répond en souriant, lui demande comment il va...


Il me regarde et me demande comment je fais pour être toujours "fraîche, pétillante et enjouée".


Là, mon coeur s'est retourné et m'a déstabilisée une fraction de seconde.


Et puis, comme toujours, j'ai sourit.

mardi 19 août 2008

Repère immuable...


Repère immuable en apparence, les orchidées du bureau ont été changées aujourd'hui.

Des tournesols pour un jour où le peu de soleil qui rentre dans la pièce me traverse la nuque et me donne mal au crâne.
La souris danse en dehors de ma volonté lorsque le fil se prend dans les roulettes de mon fauteuil, les machines émettent des vrombissements familiers, le téléphone reste désespérément muet.

Seul l'ordinateur me laisse une ouverture sur le monde, et sur la multiplicité des activités auxquelles je devrais me livrer et que je suis pourtant incapable de mener à bien.

Souriante et posée, je joue mon rôle pour garder l'esprit vide et muet, plein d'un néant salvateur.

Je m'ennuie. Je m'occupe.

La vie et le temps semblent suspendus, et je fais tout pour qu'ils le restent.

lundi 18 août 2008

samedi 16 août 2008

On the road...


Comme toujours, le train rythme mes désirs et fait naître des envies...

Prendre un stylo et écrire, encore et encore.

Boire un verre au bar et contempler les paysages en se laissant bercer par le mouvement.

Sentir le corps d'un charmant voisin frôler le mien puis s'y imprimer, en douce entre deux portes.

Descendre dans une gare inconnue, partir à l'aventure, fuir vers un autre monde où quelqu'un m'attend peut-être...

samedi 9 août 2008

Dans la maison du bonheur...


Il m'avait pourtant prévenue, qu'il était épuisé et qu'il ne tiendrait pas longtemps.
C'est pas comme si je n'avais pas vu les signes.
C'est le monde extérieur qui ne pouvait pas savoir.
Et même s'il l'avait su, je ne crois pas qu'il aurait fait plus attention.

Alors, forcément, au bout du huitième appel de la soirée, même si j'avais choisi de ne pas répondre, il s'est éteint.

En fait, je crois que mon téléphone a tout compris: ma batterie sociale est à plat, ça sert à rien de m'appeler.

Je suis partie, revenue, je repart... je n'ai jamais vu autant de monde que cette semaine en aussi peu de jours... pour une grande timide, ça fait bizarre.

Alors, quand mon téléphone a choisi de me lâcher, j'ai fait de même: je me suis réfugiée dans la maison du bonheur avec Elle.

Elle, elle est magnifique. Je dis souvent ça des gens auxquels je tiens beaucoup. Ils sont beaux, c'est sûr, mais l'intérieur l'est bien plus.

La maison est immense, familiale et accueillante comme un cocon de douceur, et en même temps pleine d'énergie comme un lieu étudiant.

A demi allongée sur le canapé, un verre de vodka à la main, je me laisse aller à la douce langueur rassurante d'être avec un être cher avec lequel je n'ai pas besoin de jouer un rôle, avec lequel je peux parler à cœur ouvert de ce que je ressens, que je peux écouter sans me lasser, avec lequel je peux rire et pleurer, me livrer.

Je suis heureuse qu'on se soit retrouvées.

jeudi 7 août 2008

Paris-Carnet, troisième.


Parce que c'est tout un univers à découvrir, le Paris-Carnet. Presque "Plein de gens à compromettre", comme sur le Titanas de Panique à bord... ;)

J'ai déploré l'absence de quelques personnes (entre autres la belle Hachiko, la talentueuse Alecska avec laquelle j'aurais bien voulu discuter, la pétillante Fiso, la charmante Gamacé, la lointaine Melle Moi...), mais je sais que c'est le lot commun des réunions où il y autant de gens...

Et du monde il y en avait! Pour cet anniversaire, fêté à la faveur d'une coupure de courant...

Première tablée avec Artefact, "heureuse grande-humaine de 12 rats", rien que ça! et qui montrait des photos de ses rats... à un Thomas qui s'émoustillait de la vidéo porno que ça pouvait donner...
Et puis il me semble que Nim et SomeKindOf Monster chantaient lorsque je suis arrivée, un truc à base de canards... sous l'oeil attendri et vigilant de Goon qui n'a pas oublié de matraquer...
Et puis Lisbeï et Mel'o'dye qui trafiquent quelque chose, la dernière ayant même apporté une bouteille de champagne... mais pas pour nous!
Kerlu nous a rejoint juste à temps pour le rhum arrangé à la cannelle sur lequel Goon bavait depuis déjà un certain temps... puis c'est au tour de Sam, qui ne nous a pas dit bonjour parce qu'il était venu en roller et a oublié de nous dire au revoir... mais a bien animé les discussions entre les deux!

Et puis les gens se sont succédés, comme à chaque fois j'ai découvert des gens que je ne connaissais pas, je n'ai pas eu le temps de parler à tout le monde...

J'ai découvert Mitt, juste entrevue la dernière fois, et j'ai cru comprendre que la discussion sur la religion qui s'est ensuivie n'était pas étrangère à la présence d'Aggelos dans les parages... Je souhaite d'ailleurs à la protagoniste de cette phrase un excellent voyage et plein de bonnes choses dans sa nouvelle contrée!
Un MichelV en pointillé qui part loin lui aussi, une Otir en pleine forme et une Bénédicte à laquelle je n'ai toujours pas eu le temps de parler, même si je compte bien rattraper ça!

Comme d'hab', je suppose que j'oublie plein de monde... désolée!

Une fin en apothéose lorsque j'ai découvert qu'il existait encore un être humain sur cette terre qui pratiquait le baisemain: Aggelos!

J'ai vraiment passé une excellente soirée!

lundi 4 août 2008

Brève de bus.


Hier matin, dans le bus, il y avait...

Un chauffeur souriant.

Une ravissante jeune femme auburn et frisée à la peau striée de tâches de rousseur et à l'air désinvolte.

Un vieux bonhomme aux cheveux longs qui ronchonnait tout haut qu'il n'aimait ni les imbéciles ni les incompétents.

Deux jeunes hommes très propres sur eux avec une cravate et une étiquette portant leur nom et celui de Jésus-Christ.

Une dame entre deux âges aux cheveux courts et blancs, aux lèvres rouges sang et aux lunettes de soleil exorbitantes.

Un enfant qui tenait à me faire partager ce qu'il y avait écrit sur son livre de pirates, et une mère attendrie.

Une légère impression de bien-être mêlée à du déjà-vu qui flotte et m'enveloppe.

lundi 28 juillet 2008

Euh... digression.

Ambiguité.
Manque de clarté.
Entre homme et femme, pas décidée.
Lunatique.
Presque onirique.
Entre bien et mal, l'esprit critique.


Ces quelques mots peuvent paraitre déconcertants, ils ne sont pas formulés d'une manière qui est habituelle à ce blog.

Que voulez-vous, pendant ces vacances, je suis tombée amoureuse.

Ou, pour être plus exacte, je suis retombée amoureuse. D'eux. Et au-delà d'eux, de ce qu'ils représentent: moi. Ou, pour aller encore plus loin dans cette introspection, l'être humain.

Je m'explique, ne vous inquiétez pas (trop) pour ma santé mentale:

Ils m'ont replongée dans les anciennes légendes égyptiennes, où le serpent est à la fois le mal incarné (Aapep ou Apophis pour les fans de Stargate)... et le bien dans lequel on se régénère (Mekhen, jamais rééxploité dans notre chère culture populaire, et on se demande bien pourquoi!).
Freud ferait bien d'en prendre de la graine (c'est de l'humour, mon cher père ferait sans doute une crise cardiaque s'il lisait ces mots)! Son symbole de sexualité par excellence n'est pas seulement destructeur et culpabilisant... il apporte ses bienfaits à celui qui s'y abandonne...

Mais je m'égare sans doute dans des raisonnements simplistes et peu adaptés à notre culture judéo-chrétienne (j'ai l'impression d'être une intello lorsque j'écris comme ça, et j'avoue que ça a un côté flippant!)...

Venons-en au nœud de l'histoire.

Tout d'abord, j'ai aimé passionnément la civilisation égyptienne parce qu'elle n'est pas divisée entre bien et mal. Parce que les bons font pleins d'erreurs, et les méchants peuvent être sympas. Attention les puristes, je livre ici des interprétations personnelles de la mythologie égyptienne... Si vous êtes intéressés par ces connaissances, écrivez-moi (sayuri.hautetfort@gmail.com), je vous indiquerais les bons livres, avec les légendes dans leur intégralité!

Bref, oui, Seth, le grand méchant, a tué son propre frère (de manière abominable, on est d'accord), mais est-ce que ce grand frère, Osiris pour le nommer, n'avait pas d'abord couché avec la femme de Seth, Nephtys?

Et puis il y a Thot. Le dieu du savoir, de l'écriture, de la science, de la sagesse. Il a l'air fabuleux celui-là. Il est tellement sage qu'il a tout compris, et qu'on fait donc appel à lui pour vaincre le méchant serpent Aapep... et, dans certaines légendes, il aide le soleil, dans sa dangereuse course de la nuit, à venir à bout de ce dangereux adversaire... et, dans d'autre, il est pote avec Aapep, et du coup il n'aide plus du tout le bien! Je pense que chez les Grecs on l'aurait représenté en vieux sage avec une barbe immense... Mais les égyptiens préféraient les animaux, et ils en ont choisis deux à ce dieu: le babouin et l'ibis.
Pour les non-spécialistes en matière de singes, je préciserais que les babouins, en dehors du fait qu'ils hurlent tous les matins comme pour saluer le soleil, sont la plupart du temps des animaux très sympathiques... jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus! Et comme je ne prolongerais pas cette explication, vous n'avez qu'à revisionner le Livre de la Jungle, en plus ça ne peut pas faire de mal!

Mais les Ibis...

Ces oiseaux sont magnifiques. Ils dégagent une sérénité incroyable, et leur vol est majestueux...
Eux aussi sont des animaux ambigus, et bénéfiques à leur environnement... jusqu'à ce qu'ils ne le soient plus.
En trop grand nombre, ils sont dévastateurs et agressifs, même envers les êtres humains.

Mais en Bretagne...

Allez savoir comment ils se sont retrouvés là, échappés d'un zoo, d'une réserve ou égarés dans une migration qui n'est pas censée exister, mais ils hantent nos contrées. Ils sont peu, vivent en bonne intelligence avec leur environnement et sont même peureux.

Et aujourd'hui ils sont chassés. (attention, la musique du site est très... forte!)

Aujourd'hui, il y a des choses qui me font peur. On a tout détraqué dans cet environnement, on a amené cet oiseau à vivre dans des lieux auxquels il n'était pas destinés. Et quand il gêne, on l'abat.

J'ai l'impression que les êtres humains répètent sans cesse ce mode de fonctionnement, déséquilibrant puis supprimant ce qui n'est plus assez équilibré à son goût.

Vous l'aurez deviné, j'ai un peu élargit le sujet de ma réflexion...

Et veuillez m'excuser pour cette longue et inhabituelle digression, une fois n'est pas coutume...

Bonne nuit ou bon réveil à tous!

vendredi 25 juillet 2008

Amants.


Je me souviens du silence quand, rentrée chez moi au petit matin après avoir passé la nuit dans des draps inconnus, je m'endormais seule dans un lit en désordre.

Je me souviens du bruit dans ma tête, du bourdonnement des questions incessantes, jamais posées et à jamais sans réponses.

Je me souviens de la multitude des bouches qui me parlaient, m'embrassaient, me baisaient, me rappelaient, se vexaient, prétendaient m'aimer.

Je me souviens du nombre de bras qui m'enserraient, éveillés ou endormis, accrochés à mon corps dans un désespoir involontaire empli de solitude et de peur.

Je me souviens de les avoir écoutés, conseillés, consolés, pris dans mes bras et cajolés, avoir gloussé et rit, fait la poule lorsqu'ils faisaient les coqs.

Je me souviens les avoir fui lorsqu'ils s'attachaient, je me souviens avoir enfoui mes sentiments et gagné une armure invincible.

Je me souviens d'eux et du vide qu'ils laissaient en moi, de mon désespoir et des espoirs futiles que j'avais de les aimer.

J'ai gagné en tendresse, en affection et en indulgence ce que j'ai perdu en amour ces années-là.
J'ai gagné en joie de vivre et en enthousiasme ce que j'avais oublié dans l'amertume d'amours donnés trop facilement.
J'ai gagné en sérénité en apprenant à hisser ma détresse comme un étendard quand je la cachais sous un maquillage trop épais.
J'ai gagné en vie alors que je cherchais à avoir envie...

jeudi 10 juillet 2008

Sur la halle au toit gris de mon adolescence glisse à nouveau la pluie. Doucement, la pluie fine et à peine visible forme un léger rideau qui s'écoule le long du premier pan de toit, puis du second, avant de s'écraser sur le sol, sans bruit.

Une enfant me prend la main, me ramène à la réalité, à un présent de nouveau en couleur, même si dehors il fait toujours gris. Plus tard, elle viendra sur mes genoux, confiante et tellement attendrissante, et nous regarderons des dessins animés avec sa petite sœur.

J'aurais alors cette impression saisissante qu'à certains moments le temps se suspend, je me revois à son âge avec mes parents dans cette maison, elle vit ici et maintenant avec sa mère et sa grand-mère qui veillent sur elle. Et je ressentirais encore le fait qu'un jour, je serais mère.

Plus tard encore, j'ouvrirais enfin l'un des livres de mon frère, peut-être le seul dans lequel il livre ce qu'il est est, celui dans lequel il raconte la naissance de son fils, son trésor, sa vie, mon neveu. Et je repenserais à ce gosse qui est déjà presque aussi grand que moi, qui parle politique et difficultés familiales avec une maturité impressionnante.

Et puis je changerais de maisons, je verrais d'autres visages, familiers ou non, et je continuerais d'avancer en douceur.

Ca fait du bien d'être en vacances.

mardi 1 juillet 2008

NON. NON ET NON.


J'aurais préféré sentir la violence de vos poings s'imprimer dans ma chair, souffrir dans mon corps plutôt que dans mon cœur et dans ma tête.

J'aurais préféré, à défaut, ne pas avoir subi vos hypocrisies et cru en vos sourires.

Alors non, ce blog n'est pas ma vie. Tout comme les histoires que je raconte ne me révèlent pas toujours.

Je ne dis pas que ce que je raconte est faux - même si beaucoup de textes de ce blog relèvent de la fiction -, je dis simplement que ce n'est pas moi.

C'est une façade, comme pour tout le monde. Il semble simplement que, ces derniers temps, cette façade ait empiété sur moi, sur ce que je suis, et surtout sur l'image que je dégage.

En fait, je n'ai qu'une chose à vous dire, à vous qui me voyez comme une salope ou comme une créature indigne de vous:

Passez votre route, et ne revenez plus me voir, avec vos sourires de gens bien pensants.

Et sachez que si être une salope cela signifie aimer faire l'amour, et pouvoir faire l'amour même sans sentiments, alors non seulement je suis bien une salope mais je suis fière d'en être une.

Oui, j'ai sans doute trop étalé ma vie devant vous, toute absorbée que j'étais dans mon bonheur récent.
Oui, je vous ai accordé ma confiance alors que vous ne la méritiez pas, et vous n'avez pas compris que certaines choses ne se répètent pas.

Oh, je ne vous juge pas, je sais que tout le monde ne me comprends pas, et je comprends que vous ne m'acceptiez pas.

Je me demande simplement ce que ma vie sexuelle change à ce que je suis.
Je suis toujours celle que vous aviez apprécié, parfois aimé. La grande fille drôle un peu décalée, gentille, spontanée et directe, qui dit ce qu'elle pense, qui sait écouter sans juger, et qui est toujours là si vous avez besoin d'elle.

Une des première leçon de vie que j'ai apprise, c'est à ne pas poser de questions lorsque l'on est pas capable d'assumer que la réponse ne soit pas celle que l'on attend.
Si j'ai un conseil à vous donner, c'est celui-là, car je n'ai souvent fait que répondre à vos questions. Mais je sais aussi que vu le peu d'estime que vous avez pour moi, il aura peu de valeur à vos yeux.

Je m'excuse auprès de ceux que j'ai choqué, je m'excuse d'avoir mis mal à l'aise certains d'entre vous, et j'espère que vous me pardonnerez assez pour que je n'alimente pas vos commérages pendant longtemps encore, assez pour m'oublier, vite.

Je sais aujourd'hui que ceux qui sont capable de voir au-delà de ça sont mes amis.

Et je découvre donc que j'ai vraiment très peu d'amis, mais que ceux qui restent sont les bons...

Je vous souhaite à tous plein de bonnes choses, et avant tout une vie épanouissante dans laquelle vous serez toujours acceptés et respectés pour vos choix, quels qu'ils soient.

Adieu.

dimanche 29 juin 2008

L'oeil du photographe.


Yeux fixés sur un appareil noir et laid, yeux indisponibles à celui qui, en face, les cherche désespérément, cherchant un point d'ancrage, cherchant à être rassuré sur ce moment de vie qu'on va lui arracher.

Capture fugace, futile, utile ou inutile?

Pourquoi sans cesse chercher à immobiliser le présent, à retenir un instant le temps dans sa course effrénée, et le garder enfermé, gelé à jamais sur un papier glacé ou un écran plus froid encore?

Yeux sans cesse à la recherche d'un cadrage, parce que vous imaginez une autre réalité, plus belle de vos cadrages et de vos techniques, plus cruelle de son immobilité aussi, plus abrupte ou plus douce, selon vos intentions...

Capture d'une réalité, maquillée ou trop nue?

J'ai peur lorsque je me retrouve en face d'un objectif. Je me sens trop laide, trop déshabillée, trop vulnérable. J'ai l'impression qu'à chaque photographie de moi, un instant de ma vie s'échappe pour se retrouver coincé quelque part où je ne le retrouverai jamais.

Juste arraché. Un sourire en moins, une mimique définitive, un regard avorté, un geste exténué, une envie entravée...

Instant de panique.