mercredi 30 avril 2008

Réponse.


Soyons donc agressive, puisqu'il s'agit de cela, mais surtout, comme toujours, soyons sincère.

Que tu sois lâche, je n'en doute pas. Ce n'est pas un reproche. Juste une constatation. Mais, pour autant, je ne pense pas que tu ais fait les choses mal. Tu n'as pas à te sentir responsable de moi.

Que tu penses que m'écrire va briser ce lien me fait rire noir, mes épaules se secouent, aucun son ne sort, des larmes pointent et transpercent mes paupières.

Que tu me refuse ma seule porte de sortie m'agresse.

Mais qu'est-ce que tu fous? Tu dis que tu n'es pas grand chose quand tu sais que tu as été tout.

Tu ne comprends donc pas que je ne t'aime plus? Je ne te hais même pas non plus, tu l'as dit toi-même, dans mes yeux tu t'es vu beau.

Sais-tu que pour moi ce n'est pas de l'amour que je voulais vivre avec toi?

Crois-tu seulement que deux êtres aussi semblables et aussi complexes que nous le sommes pourraient vivre un amour, quel qu'il soit?

L'un de nous deux aurait détruit l'autre, à force de questions, de passion et de danger.

C'est pour cela que je voulais écrire. Ce qu'il ne fallait pas vivre.

Je frappe le vide et l'air me répond que tu n'es pas là. Mes poings se referment sur le néant de mon corps.

Te rends-tu compte à quel point ta réponse est complexe, alambiquée, inutilement détournée? Tu dis briser ce lien mais tu le ravive en m'écrivant.

Moi je fais mon chemin. Tu as dû voir que j'ai effacé mes anciens blogs, c'était aussi un lien qui m'unissait à toi. Qui me rappelait tout ce que tu savais de moi, à quel point je m'étais livrée.
Si tu le peux, j'aimerais que tu efface mon commentaire sur la promenade romaine. C'est une trace inutile.

Entre nous aussi, c'était comme un jeu de piste.

Je t'avais dans la peau.

Pas comme on pourrait le penser, juste comme un autre moi, un moi en homme que j'aurais inventé parce que tu ne pouvais pas exister en étant aussi proche de moi.

Tu es mon jumeau, mon miroir, le yang de mon yin, celui que je suis lorsque je me rêve en homme.

Alors oui, bien sûr que je te connais.

Et oui, je te comprends. Je n'en accepte pas mieux ton refus.

En fait, c'est même toi qui m'a appris à ne pas accepter. C'est toi qui m'as dit que tu me voulais sans concessions, qui m'a appris que j'avais le droit d'être entière.

Alors au-delà de toi je me suis autorisée à être moi. Il y a toujours un peu de Mademoiselle Liberté qui s'exprime en moi, il y a aussi un peu de Lady Chatterley, une once de Blanche-Neige mêlée à la marâtre, et tant d'autres... tant de facettes qui font que je suis moi, et que je ne suis pas un personnage de fiction mais quelqu'un de bien réel.

Et puis toi, tu es la partie de moi qui se détache et me laisse seule et incomplète. Quelque part, je voulais te transformer en l'un de ces personnages de fiction, plus facile à dépasser.

Mais après tout ça, moi, je reste femme, courageuse et fragile, seule mais prête à tout.

Sans toi. Sans le personnage que j'étais avec toi. Juste avec moi.

Je sais que tu comprendras pourquoi j'ai mis cette photo, je sais que tu comprendras que tu n'aurais pas dû raviver ce lien, je sais que tu comprendras que je suis plus forte qu'on l'a cru tous les deux, je sais tant d'autres choses... et rien à la fois.

Voilà. Il fallait que je t'écrive tout ça. Ça m'a fait du bien, j'ai un apaisement qui est venu se loger, comme un animal soyeux roulé en boule, au creux du vide que tu avais laissé.

J'ai commencé à écrire ce livre seule. Je crois que, dans quelques années, lorsque je l'aurais achevé, je t'enverrais ce livre si je retrouve ta trace. J'ai toujours mes rêves et mon imagination...

Il me semble que ce sera le récit d'une belle aventure, une de celles qui font grandir.

mardi 29 avril 2008

Jeux de piste...

Voilà, j'ai effacé mes anciens blogs. J'en ai terminé avec mes anciennes dichotomies lancinantes qui balançaient entre l'amour et la sexualité, choisissait la geisha puis le scandale d'un des plus beaux tableaux de Vermeer...

J'ai ouvert le premier le 13 novembre 2005, la veille de mes 20 ans.

J'ai ouvert le second pour m'échapper de la pression du premier, trop personnel et envahit par des gens que j'appréciais moins, voire pas du tout.

J'ai ouvert le troisième parce que le second ne supportait plus mes fichiers audio.

Et j'ai cessé de blogguer lorsque j'ai connu la stabilité dans un couple.

Aujourd'hui je suis ici et (parce que?) je suis célibataire.

J'ai laissé une trace, on peut encore me retrouver à partir de mes anciennes plates formes. Mais il faut le vouloir, c'est un véritable jeu de piste.

Cela fait un mois que je suis ici et je n'ai pas envie que ce blog ne soit qu'un journal intime. Ce sont des bouts de moi, des bouts d'égocentrisme exhibitionniste c'est certain, mais surtout des textes de moi dans le désordre. Certains, je les ais écrits il y a des années, d'autres la veille, certains sont issus de ma réalité et d'autres d'une fiction quotidienne.

Je pense comme j'écris et j'écris comme je pense, ça a toujours été.

lundi 28 avril 2008

Signes.


Ne pas tenir compte des signes.

Un, deux, trois... plus de dix par jour m'assaillent sans cesse, c'est épuisant.

Je sais, on ne voit des signes dans ce qui nous entoure que si on décide de les voir.

J'ai pourtant la désagréable impression qu'ils me sautent à la gueule en permanence, dans le bus, à la fac, dans les escaliers, même en prenant l'ascenseur je n'y échappe pas.

Il faut que j'arrête de les voir, que je m'arrache les yeux et les antennes avec les dents.

Il le faut.

dimanche 27 avril 2008


J'ai connu le désert et la mort d'une vie sentimentale brutale et passionnée au prix d'une activité sexuelle débridée et intense.

J'ai pu aimer un homme pour la sexualité que nous partagions.

La vie m'a donné un physique pas trop déplaisant, mais surtout une envie de séduire et un corps fait pour l'amour.

J'accepte maintenant la vie débridée que j'ai eu il y a quelques années.

Est-ce que j'ai envie de recommencer?

Mon corps est en manque, il me le rappelle cruellement chaque jour, chaque heure, chaque seconde.

J'ai une vie affective et sentimentale riche.

Mais aucune vie sexuelle.

Et pourtant je n'arrive pas à prendre un amant, je n'ai plus envie.

Résultat: je suis écartelée.

samedi 26 avril 2008

Passage piéton...


J'attache mes cheveux, je noue mon écharpe, un dernier coup d'œil dans le miroir me renvoie un reflet satisfaisant, je peux sortir.

J'habite à côté d'un grand carrefour et il faut que je traverse pour aller jusqu'au métro.

Je traverse le premier passage piéton et m'immobilise au second, le feu est encore rouge.

Il passe au vert deux secondes plus tard, aucune voiture ne démarre.

Je met un peu de temps à réaliser: nous sommes sur un carrefour très passant, j'ai l'habitude que les voitures passent comme des fusées, voire même qu'elles grillent les feux rouges...

Je me penche, tente d'apercevoir les chauffeurs...

Et je trouve trois regards braqués sur moi: le premier me faisait des signes désespérés pour capter mon attention, le deuxième me sourit et le troisième a presque la langue du loup de Tex Avery...

Heureusement que les voitures de derrière ont klaxonné!

vendredi 25 avril 2008

Grise...


Je regarde la vie au travers d'un voile de tristesse...

Oh, il est léger, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, je vais bien...

Mais c'est juste un peu de grisaille devant mes yeux, devant mon cœur.

Et je me réveille fragile. Seule au creux de mon grand lit, je me sens tellement vulnérable. Presque inquiète. J'ai besoin d'être rassurée mais il n'y a personne.

La vie est teintée, juste un peu moins contrastée que d'habitude, mais je sais que mon optimisme se loge toujours là, entre deux replis de mon cœur, au milieu de mes taches de rousseur, dans les boucles de mes cheveux, dans mon sourire aussi... un peu partout en fait.

Je suis forte. J'ai juste des instants de fragilité intenses et atroces pendant lesquels ma vie se suspend, je suis sur un fil et je ne répond plus de rien ni à rien.

Je le sais parce qu'on me l'a dit, dans ces moments j'ai les yeux qui se perdent dans le vague sans que personne ne puisse les rattraper, surtout et même pas moi.

Alors je cherche mon équilibre doucement, parce qu'il faudra bien que je le retrouve seule, comme on retrouve le chemin vers soi.

Et puis je ne sais pas pourquoi mais je suis là, juste un peu grise mais toujours là.

jeudi 24 avril 2008

Mémoire


La douloureuse expérience de la rédaction d'un mémoire universitaire...

Pourtant c'est déjà la deuxième fois que je m'y colle, je suis au courant des écueils, des difficultés... bon, ben faut croire que j'ai dû oublier en route! Ou encore que mes deux cursus sont si différents que les difficultés ne sont pas les mêmes...

Toujours est-il que mon rythme idéal serait d'une dizaine de pages par jour et que j'en suis loin.

Eh oui, on pourrait pourtant croire, au vu de l'espèce de diarrhée verbale qui m'atteint sur ce blog, que ça doit être facile...

Euh... non.

Je rame pour exprimer des idées qui pourtant sont très claires dans ma tête, à rendre le tout cohérent, à faire des phrases élaborées, à retrouver toutes les références...

Pourtant, j'aime mon sujet. Je suis même très heureuse de l'avoir trouvé, je trouve qu'il est non seulement intéressant mais en plus pertinent, et à vrai dire je n'ai qu'une question: pourquoi n'a t-il pas été traité auparavant?

Donc voilà ma galère étudiante:

Mon ordinateur portable est devenu mon meilleur ami, il me suis partout (et me casse le dos): ben oui, il faudrait tout de même pas que je rate une idée fulgurante et fabuleusement intelligente!
Et, bien évidemment, la plupart du temps il reste bien rangé dans mon sac, et les idées fulgurantes ne viennent que sous la douche et sont oubliées avant que j'ai pu saisir ma serviette (et non, je n'emporterais pas mon ordi sous la douche!), soit au bout de sept heures de travail acharné sur mon écran, quand j'ai déjà écrit plusieurs pages, que j'ai remanié plein de choses, que tout se recompose et se décompose dans ma tête... et qu'il est généralement 2 ou 3 heures du matin!

Malgré mon père qui me harcèle pour que je mange équilibré et le régime que je devrais entamer pour rentrer dans ma robe de demoiselle d'honneur, je mange n'importe quoi. Au mieux, je me fais une assiette de pâtes. Au pire... gâteaux, chips et coca (light, quand même, je sais qu'il n'y a rien de plus idiot, mais bon...). Et j'essaie d'équilibrer le tout en ingurgitant plein de trucs miracles: vitamines, oligo-éléments... et même des nouveaux trucs qui sont censés t'apporter ta dose de fruits et légumes par jour en petit pot!

Ah, oui, mais alors je fais du sport hein! Non, je ne vais pas courir, attention, ça fait transpirer et vu que je n'ai aucune idée de comment réguler ma respiration, je finis pliée en deux au bout de 5 minutes. Non, je danse. Je vais rarement en boite, mais je met la musique à fond dans mon appart et je me déhanche frénétiquement sur des musiques de dancefloor... Je suis même persuadée que, grâce à ça, je n'aurais pas besoin de régime pour le mariage... on peut toujours rêver, non?

Sans oublier que, du coup, entre chez moi, la bibliothèque et chez moi, je rencontre pas vraiment de monde.
La future mariée m'initie aux préparatifs du mariage (j'ai même appris comment relever la traîne de la robe et que ça fasse quand même joli... la classe!), mais sinon, ma vie privée est réduite au calme le plus plat.
Et encore, c'est un euphémisme, surtout si on remarque tous les détails qui rendent mon asociabilité perceptible: d'abord, s'il y a du soleil lorsque je sors de chez moi, je cligne des yeux et j'ai mal à la tête; ensuite je suis habillée essentiellement en noir: ben oui, j'ai fait une lessive de noir y'a pas longtemps!; et puis surtout, quand je relève la tête de mon mémoire, c'est-à-dire essentiellement pendant les trajets de métro et de bus, je lis. Et moi, quand je lis, je continues en marchant. Alors il parait que je me fais draguer tout le temps, mais moi j'ai rien vu, je suis absorbée, plongée dans mon bouquin, à l'ouest. En plus, je lis un roman (Le Quatuor d'Alexandrie, je vous le recommande!) qui n'a (presque) rien à voir avec mon sujet de mémoire, alors pour moi ça équivaut à de la détente!

Bon, et bien après cette belle tartine d'écriture qui aurait pu profiter à mon mémoire mais va atterrir sur mon blog, et alors que je rêve de partir en voyage loin, très loin de mon ordinateur, dans un monde où il y aurait de la nature, du soleil et ces trucs là... vous savez, les GENS, il faut que j'y retourne, moi!

mercredi 23 avril 2008

Versailles, galerie des glaces...


Putain, c'est beau.

Oui, je suis vulgaire, mais là, c'est tout ce qui me viens.

Je suis abasourdie. Ebahie. Transie. En transe. Arrivée.

Versailles un jour de fermeture. On déambule en petit comité dans des salles dont je ne soupçonnais pas même l'existence.

Putain, c'est kitsch.

Oui, mais c'est trop beau.

Il y en a partout, on s'en met plein les yeux, architecture, mobilier, peinture, déco... de tout, partout, c'est trop, c'est beau...

Marie-Antoinette s'incruste dans les tapisseries refaites quand ses tableaux sont à l'exposition du grand Palais. Les roses, le teint poudré, tout est terriblement cliché, tendre, rose et... irrésistible!

Napoléon de la Galerie des batailles est petit est gros, il scrute sa lunette face aux croisés, face à d'autres batailles, face à l'histoire. Son sacre est clairsemé, une robe rose piège les attentifs habitués au David du Louvre. La puissance, la politique, c'est véreux et trop actuel, mais délicieusement choquant!

Louis XIII n'existe plus, envahit et croulant sous le poids d'un fils trop lourd qui s'est dédié une galerie à son effigie, mi-empereur romain noyé dans des allégories trop compliquées, mi-souverain prétentieux sublimé par Le Brun. Moi, moi, moi...

Je comprends qu'Aillagon trouve qu'il y a des risques, quand on visite Versailles sans connaître l'Histoire de France, de croire que Louis XIV et Marie-Antoinette ont eu un fils, Napoléon.

Eh bien j'ai beau être conférencière, là, tout de suite, je m'en fous.

Parce que putain, c'est beau.

mardi 22 avril 2008

A toi...



Pourquoi es-tu là?

Pourquoi viens-tu encore, après tout ce que tu m'as dit, après tout ce qu'on a vécu ensemble?

Quel intérêt présente pour toi ce qui n'est en fait qu'une vitrine sans tain de moi, sur moi, en décalage et sans les jours, sans ma voix, mes yeux, ma peau et mon rire?

Que cherches-tu?

Et t'es tu seulement posé la question?

Je sais que tu viens ici, je ne suis ni aveugle ni idiote, tu auras beau prétendre le contraire, on saura tous les deux que tu mens.

La raison m'échappe, mais tu m'échappe depuis toujours et pourtant je suis reliée à toi.

Si tu savais les questions inutiles et vaines qui hantent mes moments de solitudes, infernaux.

Je les chasse mais elles reviennent, insidieuses et sournoises, telles les Erynies harcelant Electre, se vengeant par anticipation du meurtre métaphorique que je n'ai pas encore commis, le tien.

Et si c'était avec moi que tu avais quelque chose à vivre? Je hurle à la mort, à la nuit. Si tu avais quelque chose à dépasser pour pouvoir enfin commencer ta vie sentimentale, vraiment? Mes sanglots s'étouffent derrière mon masque souriant. Si j'étais cette étape, ce chaînon manquant, si vivre cette relation nous avais enfin permit de passer à autre chose, de toi à moi, tu y a pensé? Mais je refuse de le savoir, je m'écorche et m'entaille le cœur pour ne plus t'interroger dans ma tête.

Je connais mon rôle dans ta nouvelle histoire. C'est mon retour dans ta vie qui l'a précipitée dans tes bras. Je sais que tu le sais.

J'ignore ce que tu vis avec elle et je ne veux pas le savoir. Elle c'est une autre partie de toi, elle n'entre pas en ligne de compte dans notre relation, cette relation si particulière qui nous unit depuis le début.

Il y a elle et toi. Il y a lui et moi, parfois eux et moi. Mais il y aura toujours toi et moi.

Je te déteste, je te désire, je t'aime toujours et je ne t'aime soudain plus, froidement, je te veux et je te repousse sans cesse quand ce n'est pas toi qui pars. Mais tu es là.

Au fond, la question qui est toujours là, c'est pourquoi tu ne veux plus de moi dans ta vie?

Cette fois c'est toi qui a largué les amarres. Qu'est-ce qui te dis qu'on n'aurait pas pu partager quelque chose de bien plus fort qu'une relation amoureuse?

Une relation qui ne se ternirait pas avec les disputes, le désir ou l'angoisse, juste ce fil apaisant mais ténu qui nous relie.

Tu sais ce dont je rêve? Non, probablement pas.

Mais je te le dirais quand même, parce que ça me soulagera peut-être un peu, et aussi parce qu'au fond de moi je sens confusément que c'est la solution. L'Art comme un exorcisme.

Je veux écrire un livre avec toi.

Tu te souviens? On en avait déjà parlé, il y a longtemps.

Je voudrais écrire le roman de notre amour impossible, celui qui n'aura jamais lieu, qui ne pourra jamais éclore parce qu'à force d'en rêver je sais qu'on l'a déjà gâché.

Tu vois, j'ai enfin compris que ce n'étais pas ce qu'on avait à vivre, que tu n'étais pas fait pour moi. Il y a un mois encore je pensais que c'était toi, maintenant je sais bien que non, vérité éclatante qui m'arrache les lèvres et m'apaise le corps.

Juste l'écriture pour matérialiser ce lien et enfin le briser, vivre à fond sans le vivre notre amour interdit. Être juste à la limite sans plonger, matérialiser le paradoxe vivant que nous avons si longtemps exploité et représenté, lever ce voile qui m'étouffe.

Je sens confusément que je ne suis pas seule. Si ce lien est toujours là c'est que tu es au bout.

Sinon, je m'excuse pour ces quelques instants de vie en moins que tu as perdu à lire ces lignes.

Mais dans ce cas, coupe ce fil toi-même, je ne peux pas le faire seule. Et cesse de me torturer simplement parce que tu es indécis quant à la marche à suivre.

Tu veux vivre quelque chose avec elle? Rends moi ma liberté, redonne moi les moyens de vivre quelque chose avec quelqu'un à mon tour.

Ecris ou abandonne-moi.

lundi 21 avril 2008

O. S. N. I.


Objet souriant non identifié...

J'ai parfois l'impression que, dans l'esprit des parisiens, il est très étrange de sourire... ou plutôt que, lorsqu'ils me voient sourire, leur rétine est tellement surprise que leur cerveau a du mal à enregistrer l'information, que c'est quelque chose de tellement distant de ce qu'ils absorbent actuellement que cela devient virtuel, comme si, du coup, je ne pouvais pas exister.

Mais voilà, j'existe.

Je suis toute seule dans le bus et je souris. A moi d'abord et puis à mes souvenirs de la soirée que je viens de passer, et puis à plein de choses qui me traversent l'esprit.

Et puis j'écarquille grand mes yeux, comme une chouette, pour pouvoir saisir tout ce qui se passe autour de moi, et cela ajoute encore à ma bizarrerie...

Je dévisage les gens et ils me dévisagent, je leur sourit et ils sont abasourdis.

Oui, il fait nuit et je rentre seule dans cette grande ville.
Et non, là, tout de suite je n'ai pas peur, je me sens même invincible comme cela.

Et oui, je suis une indécrottable optimiste, en dépit des apparences.

dimanche 20 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: passions dévorantes... Art (3)

"Que sont les hommes comparés aux rocs et aux montagnes?" Orgueil et Préjugés, Jane Auten

Parce que la passion qui m'anime depuis toute petite n'est pas celle des hommes, ou peut-être à la limite celle de cet homme de pierre.

Non, sérieusement, ma passion, c'est celle de l'Art.

Pas l'Art expliqué dans les livres, non, le vôtre, le mien, celui qui est ancré tout au fond de moi, celui qui me possède et reste insaisissable, qui me donne mes plus grandes joies et d'immenses souffrances.

Et c'est l'Art de tous mes jours:

Parce que nous sommes tous des artistes.

Que nous avons tous des moments d'intime perfection,
des phrases qui convaincraient n'importe quel auditoire par leur simplicité dans la vérité,
des bouts de beauté intime qui touchent à l'idéal,
des évolutions qui laisseraient coi un papillon sorti de sa chrysalide,
des sentiments qui mettent plus de couleur dans une vie que le ciel n'en aura jamais,
des constructions plus solides et éphémères que tout ce que l'on peut imaginer,
des regards qui transforment les choses les plus laides en d'autres magnifiques,
des envies qui nourrissent plus que n'importe quel aliment...
Et tant d'autres choses!

Et que ces moments, il n'y a que l'Art qui puisse les retranscrire et nous les rendre tels quels, vivants et adorables, brûlants et ignobles...

Dans ces rares instants de compréhension totale connue par quelques êtres humains exceptionnels, et qui traduisent, dans leurs langages... l'écrit, l'oral, la peinture, la sculpture, l'architecture, la photographie...
Et capturent ces instants magiques...

C'est pour tout cela que l'Art est le moteur de ma vie, les sentiments qu'il provoque sont ce qui me fait avancer, douter, reculer, expérimenter, vivre enfin!

Alors que sont les hommes à côté de ça? Rien.


Ma vie est là et pas ailleurs.

samedi 19 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: passions dévorantes... Âme soeur (2)

Evidence, coup de foudre et pourtant incompréhension, mon coeur et mon corps ne s'accordent pas.

J'ai l'âme dévorée par mon amour pour lui, et mon corps qui le refuse, le rejette, m'avertit durement et s'automutile...

Rien n'est apaisant et pourtant je l'aime.

Le plus grand soulagement reste le moment où il m'a quittée pour une autre.

Soulagement?

Nouvelle incompréhension.

Mon corps devient plus léger, expiant la pesanteur de ces derniers jours...

Mon âme sœur, mon grand frère, je t'aime mieux maintenant que je l'ai compris.

vendredi 18 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: passions dévorantes... Enfantillages (1)


Ne plus vivre.

Est-ce que j'existait encore? Mon corps était bien là, mais moi?

Existence absurde, relation existentielle, les priorités s'inversent lorsqu'on vit une passion enfantine.

Plus rien d'autre ne comptait que lui.

Je pouvais mourir, souffrir, agoniser... plus rien d'autre n'avait d'importance.

Lui. C'est celui que je suis, que je sens, que je devrais être, que je ne suis désespérément pas...

Lui.

Pas moi.

Douleur atroce, déchirement dans l'enfance, la différenciation devient nécessaire mais pourtant impossible...

Des années après, maintenant, il y a peu, ce bout de mon enfance qui trainait depuis trop longtemps s'est détaché de moi, enfin, déjà, doucement et sans heurts, juste parce que je ne l'aime plus.

jeudi 17 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: douces rêveries... Fantasme (3)

Parce que si mes fantasmes devaient prendre forme en ce moment, ce serait lui qui y prendrait toute la place...

Son humour, sa sensibilité, sa joie de vivre, son intelligence, son art de la discussion et nos débats, nos points communs...

Ses yeux verts et malicieux, toujours amusés, qui se posent sur moi avec sensualité et rires...

Ses cheveux châtains aux tempes un peu rousses, cette nuque courte qui donne envie d'être caressée...
Ses épaules larges et son torse musclé caché par ses pulls sévères. J'ai envie qu'il me prenne dans ses bras...

Mais surtout son rire... qui s'envole, doux et léger, qui résonne en moi et m'agite au plus profond.
Ce rire qu'il a à chaque fois qu'il échange quelques mots avec moi...
Sans faire de blagues, juste parce que c'est la vie qui le fait rire... et moi!

Et puis cette barbe de deux jours lorsqu'il n'a pas eu le temps de se raser... son air mutin est alors doublé d'un côté ténébreux un peu farouche qui me fait défaillir...

Et ses mains... il écrit d'une écriture fine, serrée, décidée, peu lisible, pattes de mouches... Ses mains sont ainsi, nerveuses et fines, avec quelques rondeurs... un peu maladroites mais profondément sensuelles...

mercredi 16 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: douces rêveries... Ephèbe (2)

J'arrive au théâtre en avance, doucement et perdue dans mes pensées, je m'installe dans une rangée où il ne reste que deux places.

Quelqu'un arrive et me demande si la place à côté de moi est prise. Perdue quelque part ailleurs, je réponds de loin qu'elle est libre.

La lumière s'éteint, le spectacle commence, la pièce est bien menée, sans éclat, juste comme il faut...

Le bras de mon voisin me frôle à plusieurs reprise sans que j'y prête attention...

A l'entracte, la lumière se rallume, je me lève pour aller boire un verre et je regarde enfin mon voisin qui me dévisage d'un air narquois.
"- Ephèbe! qu'est-ce que tu fais là? Je ne t'avais pas reconnu!
- Non, même pas vu...
- Euh, je t'offre un verre pour me faire pardonner? Tu me raconteras ce que tu fais là pendant ce temps..."

Il est sur Paris depuis un an, il réussit bien, il est seul en ce moment mais a pas mal de filles dans sa vie. La conversation s'échauffe, nous retombons dans les sous-entendus sexuels que nous avions déjà lorsqu'il était ado...
Mais ce n'est plus un ado, loin de là! Je l'observe du coin de l'oeil, il fait très parisien en tee-shirt noir moulant qui laisse deviner un torse musclé, une veste posée sur des épaules larges, il me dépasse bien d'une tête...
Non, il n'a plus rien d'un ado!

Mais la sonnerie retentit, il faut retourner dans la salle, reprendre nos places.

La lumière s'éteint à nouveau. Peu de temps après, doucement, je sens une main prendre place sur ma cuisse...

mardi 15 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: douces rêveries... Amis (1)

J'ai écrit ce texte il y a plusieurs années...


Je suis allongée sur mon lit immense.

Sa silhouette s'encadre dans la porte.

Je me lève, cours vers lui, le serre dans mes bras et l'embrasse sur la joue:
" - Alors, regarde-moi, je ne suis pas superbe? Allez, dis-moi, tu crois que cela va plaire à mon mari? Quand je pense que je ne le connais même pas!
- Tu es superbe.
- C'est tout? Eh, qu'est-ce qui ne vas pas? Tu as l'air fatigué, toi! Allez, viens-là."

Je l'attire sur mon lit, lui fait poser sa tête sur mon ventre et caresse doucement ses cheveux:
"- Dis-moi ce qui se passe, maintenant.
- Tu n'as pas peur que l'on croit que nous... enfin qu'on soit... ensemble si on nous voit comme ça?
- (rires) Non, bien sûr que non, pour cela il faudrait que tu m'embrasse!"

Sa main se baladait déjà sur ma jambe, elle stoppe soudain, il se retourne et commence à m'embrasser le ventre, doucement, passionnément et il remonte sur mes seins vers mon visage qui s'est fait grave.

Un instant d'hésitation, il prend mes lèvres avec les siennes.
Nos corps sont électrisés, il vient au-dessus de moi et me bloque les poignets avec ses mains, m'embrasse...

Je l'enlace avec mes jambes, mais il s'arrête, se dégage, sors de la chambre en courant...

Je cours après lui, le plus silencieusement possible pour ne réveiller personne.
Je le rejoins, l'enserre de mes bras pour l'empêcher d'avancer.
Je colle mon corps contre son dos et pose ma tête contre son épaule un peu trop haute.

"- Alors toi aussi..."

lundi 14 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: précieux souvenirs... Nocciola (3)

Je me réveille, je sors doucement du sommeil, ouvre les yeux et il est là.

Son visage est doux, souriant, et repose sur son bras replié, il me regarde.

Voilà. Pas d'action, pas de gestes, pas de paroles, de coup d'éclat ni d'élan passionné.

Juste ce regard qui me scrute avec tendresse, envie, joie et tristesse mêlés.

Juste ces deux yeux semblables aux miens qui survolent mon corps et caressent mon âme.

Juste cette lueur amusée qui semble lire en moi comme dans un livre ouvert.

Juste ça.

Juste tout.

dimanche 13 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: précieux souvenirs... Amants? (2)


C'est la fin des vacances, je suis rentrée à Paris la veille, et je sais que je dois quitter cet amant ou succomber à l'attirance d'une vie rangée avec lui.

J'ai mis ma robe portefeuille, qui me donne un air d'italienne et surtout qui s'ouvre... en défaisant un simple nœud...


Je monte les escaliers qui sortent du métro, et je le vois, posé contre la rambarde à droite.

Il m'attend.


Son regard croise le mien, je sens une décharge électrique qui parcourt mon corps, et je vois qu'elle a traversé le sien aussi à la flamme qui s'est allumée dans son regard.


Mi-dépravés mi-animaux, le chemin vers chez lui nous avale alors que nous sommes dans un état second...

pour nous jeter l'un sur l'autre dès la porte passée!

samedi 12 avril 2008

Trilogie autour de mes relations: précieux souvenirs... Salsa (1)


Danser. Je ne sais pas faire, j'ai une immense maladresse quand il s'agit de me laisse guider, de répondre aux gestes de l'autre.

Dans certains domaines j'ai un peu de maîtrise, mais là pas du tout.

Il me propose malgré ma gêne, m'explique, je m'embrouille, mes pieds partent du mauvais côté, sur le mauvais temps... aie, j'écrase son pied...

Je suis sur le point de me décourager quand il me plaque contre son corps et me guide avec ses hanches, sans plus se préoccuper de mon avis.

Mes pieds oublient qu'ils existent, mais mes hanches apprennent les pas qui s'impriment contre elles.

J'ai une bouffée de chaleur, la sensualité débridée du moment me rappelle par trop la sexualité brimée de mon corps délaissé...

vendredi 11 avril 2008

Palais royal

Parce que les iris du Palais royal embaument mes allers et retour journaliers...

Que je regarde toujours ces boucles d'oreilles en perle qui semblent m'être destinées...

Qu'une petite fille dessine des cœurs avec un bâton sur le sol...

Que la terre sablée blanche a déposé une couronne autour de chacun de mes pieds...

Que la fontaine de Le Nôtre arrose les passants au gré du vent...

Qu'un pigeon roucoule, perché sur la tête d'une statue réduite à l'immobilité...

Que le soleil inonde la pelouse, les arbres et mes cheveux...

Qu'un canon d'une dizaine de centimètres ne sonne plus aucune heure...

Que des dessinateurs s'essayent aux boules de la fontaine de Bury et à ses traîtres reflets...

Que les colonnes de Buren sont envahies par une foule immense et colorée...

Que les Arago de Dibbets suivent toujours le méridien sous les pieds des passants...

Que quelques musiciens se sont installés sous les arcades, notes éphémères...

Que les cafés sont envahis, des couples sourient, des jeunes draguent, de plus âgés débattent ou se reposent, les serveurs sont débordés et tout est débordant de vie...

Je crois que c'est enfin le printemps!

jeudi 10 avril 2008

Anonyme...

Tous les jours, une fois par jour, à des heures diverses et variées, mon téléphone sonne.

Anonyme.

D'ordinaire, je ne répond jamais aux appels anonymes. J'ai eu assez de mauvaises expériences comme cela, la première fois que je me suis fait harceler j'avais 14 ans.

Et bien, croyez-le ou non, celui-ci, depuis deux semaines, je l'ai loupé tous les jours.
Un coup enfoui au fond de mon sac, un coup dans ma chambre alors que je suis dans le salon, un coup pas assez rapide, un coup dans le métro... etc...

Et pourtant j'ai finit par vouloir lui répondre.

Mais je n'ai qu'un coup de téléphone par jour qui soit anonyme. Il ne rappelle pas. Il ne laisse pas de message.

Aurais-je le fin mot de cette histoire?

[Note ajoutée deux jours plus tard: depuis que j'ai publié ce post, je n'ai plus d'appels anonymes... le mystère reste entier!]

mercredi 9 avril 2008

Valmont...

Je crois avoir vu toutes les versions cinématographiques des liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos...

Je ne parlerais pas ici des versions grand public américaines, ou, pire, de la dernière version française avec Catherine Deneuve, qui est une aberration selon moi...

Non, il me semble que la meilleure est Valmont, de Milos Forman...

Bien qu'il manque sans doute un peu de John Malcovich et de Glenn Close en Valmont et Merteuil...
Disons que Colin Firth est tout simplement éblouissant, mais qu'il lui manque peut-être le côté cruel qui se dégage de Malcovich dans les Liaisons Dangereuses, qui a d'ailleurs été tourné l'année précédente (1988)... et que les discours de Merteuil-Glenn Close avaient une morgue presque éfrayante mais tout à fait fascinante...

Néanmoins, Mme de Tourvelle y est bien plus crédible que Michelle Pfeiffer...
On ressent tout: son amour, sa foi, sa loyauté, son renoncement, et cette passion contre laquelle elle lutte d'abord, puis l'abandon...

Mais surtout c'est toute l'atmosphère de cette époque, joyeuse avant d'être libertine, machiavélique et simple en même temps...
Ce n'est pas le complot malsain des Liaisons Dangereuses, c'est la bonne humeur et le tourment de la vie...

mardi 8 avril 2008

La jeune fille à la perle...

Grenier, garage, caisses... tout mon passé est dans ce remue-ménage...
J'ouvre, je déballe, je remballe... et je découvre, je jette, je réemploie, j'agite, je lis, je trie...

Tout s'agite et me chamboule, m'emporte loin et tout près, rien n'a de sens et chaque grain de poussière recèle le sens profond de ma vie...

Une perle...

Souvenirs lointain, passé de femme, jeune fille en bouton puis en fleur...

Je suis venue pour cueillir cette perle, la recueillir...

Une touche de lumière qui se tapit désormais au creux de ma poitrine presque naissante tant elle est peu affirmée...
Une nacre blanche qui joue à cache-cache avec le grain de ma peau, au milieu de mes grains de beauté...
Une goutte qui semble tomber, douce et caresse doucement mes seins...

Mon talisman.

lundi 7 avril 2008

Prends garde à la douceur des choses…

Prends garde à la douceur des choses…

Un appel, ce livre est magnifique, subtil et sensuel, troublant et envoûtant…

Des sentiments mis à nus dans toute leur vie, leur cruauté, leur beauté et leur démence…

Ce livre fait l’effet d’un fruit trop mûr mais exquis dans lequel on a mordu et qui nous inonde les lèvres et coule doucement sur le menton, d’un baiser un peu trop fougueux d’un homme à la barbe naissante qui vous écorche les lèvres et vous envoûte à la fois…

Et il vous laisse les lèvres rouge, rousses, sanguines, brûlantes et fraîches tout à la fois, une fois le livre refermé…

Comme une transition, un rite initiatique, une fille qui devient femme… les yeux écarquillés devant cette vie qui se révèle, devant le sacrifice d’une vie de femme à un homme, la confusion des sentiments, la confiance aveugle et la trahison inattendue ou trop attendue…

C’est la vie crue, sans les assaisonnements qui la rendent grotesque, toute en confusions et en non-sens, pleine de sous-entendus et de paradoxes…

Tout dans ce livre se mêle, s’emmêle sans espoir ni avenir, juste parce que c’est comme cela…

vivre.


dimanche 6 avril 2008

Souvenir...

J'ai un rayon de soleil planté dans les yeux, qui me réchauffe et je m'échauffe, je parle, je projette, j'établis, je danse presque d'imaginer un avenir brillant et sincère plein de joie et entier...

"Vous êtes belle Mademoiselle" dit mon interlocuteur, les yeux emplis de curiosité, de mon enthousiasme communicatif...


C'est le plus beau de tous mes souvenirs.

Depuis, tout a été brutalisé, changé, sali, j'ai rogné mes ambitions...

Il est plus que temps de recommencer à rêver, à m'enthousiasmer pour autre chose que pour les hommes, de commencer à vivre en fait.

samedi 5 avril 2008

Ce qu'il y a au fond de mon coeur...


Ce qu'il y a au fond de mon cœur?

Un curieux mélange, assurément.

Je dirais de la colère d'abord. Une colère sourde qui m'étouffe et me pèse, mais qui refuse d'exploser. Alors elle implose, petit à petit, projetant des miettes de mon cœur un peu partout, un peu tout le temps...
Comme si elle était latente, d'une puissance telle que je ne puisse l'extérioriser sans risquer la vie des gens qui m'entourent...

Et puis elle est mêlée de frustration, un sentiment qui rend aigre, à l'intérieur et à l'extérieur, qui gâte tout, soi, son humeur et les autres...

Et puis l'envie de tout envoyer paître, d'insulter ceux qui m'ont fait du mal, de leur hurler dessus jusqu'à ne plus avoir de cordes vocales, jusqu'à abîmer quelque chose en moi, en eux, en vie...
Envie de décharger tout ça, de me lâcher sans le pouvoir, il n'y a rien de plus frustrant.

Et puis mes yeux qui se sont emplis de dureté, mon cœur qui est entouré d'un nouveau mur qui l'enserre à l'étouffer, à crier... Il y a un éclat de verre coincé entre le mur et mon cœur, mais je ne peux pas me décider à l'ôter, ce serait comme ôter une partie de moi...

Et puis il y a l'envie. Enfin non, pas encore l'envie tout court, mais l'envie d'avoir envie, de renaître déjà et enfin, de trouver le chemin de la vie, seule et entourée de ceux que j'aime en même temps.

Et puis il y a ma détermination. Ma foi. Foi en quoi? Ce truc qui m'arrache les tripes en permanence, qui me brûle et me force à aller de l'avant. Parce que je ne suis pas seule. Pas totalement. Et, pour l'instant, c'est ça qui me tire en avant. Qui fait que je continue, que je suis en vie.

Et puis, un peu, beaucoup, en aparté et en apparence, il y a de la tristesse. De la douleur aussi, mais surtout de la tristesse. Des pensées tristes, des sentiments nostalgiques et sanglants, juste quelque chose qui pleure et dégouline en moi en permanence... Comme si ça n'allait jamais s'arrêter...

Et puis de la tendresse. Un truc incroyable, je ne sais pas d'où elle vient ni où elle va, pourquoi elle est là, mais elle m'habite ou elle me hante. Ce n'est pas une force, je ne peux pas m'appuyer dessus, non, c'est trop fragile, trop fugace, mais c'est bien là en même temps.
C'est ce qui adoucit un peu l'amertume que j'ai au fond de la bouche, qui arrondit un peu les angles du bout de verre, c'est ce qui me donne des élans d'optimisme irraisonné, irraisonnable, insensés...

Et je crois que c'est ce qui fait que j'écris, avec l'espoir de pouvoir déposer sur cet écran tous mes maux avec mes mots...

vendredi 4 avril 2008

Rousseur...

J'ai mis un bandeau rouge pour couvrir mes cheveux qui sont blonds, roux, blonds vénitiens...
Non, en fait, ils sont couleur écureuil.

Mes ongles ont encore poussé sous leur vernis écaillé...
J'ai des demi-lunes rousses incrustées dans les paumes de mes mains.

Des larmes ont coulées, face à l'eau, la mer n'est pas loin...
J'ai les yeux roux.

J'ai lézardé, travaillé, chanté, je me suis baladé, j'ai pensé, retrouvé mes souvenirs, échangé...
Mes épaules et le dessus de ma poitrine sont rousses...

Le soleil m'a appris que je pouvais retrouver de précieux vestiges de mon enfance...
J'ai des taches de rousseur sur les lèvres.

Envie d'avoir envie de partager toutes ces rousseurs, ces douceurs, ces douleurs, ces couleurs, ces pleurs et ces peurs...

Rousseur chuchotée: déjà? encore? pourquoi? pourquoi pas? changée? différente? pareille? emportée? raisonnée? raisonnable? juste envie...

jeudi 3 avril 2008

De loin en loin...


Une forme bouge...

Je ne sais pas pourquoi, mon attention est aussitôt attirée par cette grande silhouette noire.

Ou plutôt si, je sais: d'habitude, à part Bébert et Gurvan, les deux sdf du coin, il n'y a jamais personne qui passe devant mes fenêtres...

Alors une femme... elle est grande, elle a l'air jeune mais elle a l'air un peu tassée, à l'image de ceux qui ont un poids trop lourd à porter.

Et elle marche à petits pas, le long de l'eau, l'air perdu dans ses pensées, à la fois loin et tout près de ses minuscules pas.

Elle arrive au muret qui longe le chemin et s'arrête un instant, non pas comme si elle se demandait quoi faire, mais plutôt comme... je sais que c'est bizarre, mais j'ai eu l'impression qu'elle demandait une autorisation au muret.

Et elle est montée dessus!

Il y a un large chemin qui longe l'eau, mais elle, elle monte sur le muret!

C'est vraiment une drôle d'impression, celle de voir une sorte d'héroïne romantique qui pourrait être jolie, mais qui semble avoir perdu sa beauté, quelque part en route, dans les méandres du chemin...

Elle marche très lentement mais d'un pas décidé à la fois, elle met un temps infini à parcourir ces quelques dizaines de mètres de mur, comme si elle piétinait consciencieusement quelque chose, comme un rite initiatique, un passage vers ailleurs...

Lorsqu'elle est revenue à son point de départ, elle stoppe à nouveau, plus longtemps.

Elle jette un regard comme éperdu et suppliant à l'eau et saute au bas du mur.

Trois corneilles s'envolent.

Je ne sais pas si elle est superstitieuse, mais ici, c'est un symbole de malheur.

mercredi 2 avril 2008

L'élégance du hérisson

Bon, j'ai terminé l'élégance du hérisson en quelques jours, je l'ai commencé parce qu'on m'avait dit que c'était "un magnifique hymne à la vie", et, dans la bouche de ma mère et de mon beau-père, j'ai trouvé que c'était un sacré compliment.

Alors je l'ai commencé, je me suis dit que ça me redonnerait foi en la vie.

Bon, ben je me dis que c'est pas gagné.

C'est un bon bouquin, j'en conviens, intelligent, bien écrit, avec quelques longueurs, et surtout quelques brefs moments fulgurants de vie, de vérité, d'intelligence et de sentiments.

Mais disons que ça ne m'a pas transporté.

On dit que l'histoire est hors du commun? Je l'ai trouvé, sinon ordinaire, au moins prévisible...

On dit que l'écriture est facile, lisse et sans faille? je l'ai trouvé parfois abrupte et parfois simpliste, avec des raccourcis déconcertants...

Et surtout, ce qui est de cet hommage à la vie? Peut-être que les gens qui n'ont jamais envisagé le suicide sérieusement peuvent considérer cela comme un hommage à la vie, moi qui ai connu ça de trop près et qui ait appris à mes dépens à quel point c'est sérieux, je ne suis pas d'accord.

On ne peux pas parler du suicide avec autant de légèreté...

On ne peux pas envisager sérieusement le suicide et faire "ah, et puis finalement non", même si la raison est bonne.

Alors c'est un bon bouquin d'accord, mais qu'on ne me dise pas que c'est un hommage à la vie, et encore moins que ça parle vraiment (et enfin soi-disant) du suicide chez les ados.

mardi 1 avril 2008

Sans...

M'exhaler, m'éxiler, me vider, partir, m'exhumer...

Il faut que je parte, que je m'éloigne...

... que je sorte de ce corps qui le réclame sans cesse comme s'il n'avait jamais connu le corps d'un homme avant le sien...

... que j'arrache de ce cœur les racines de cet amour aberrant, insensible à ma douleur, qui me torture et m'enlève le goût de vivre...

... que je déchire cette hypersensibilité inutile qui me crie sans cesse que, lui, il l'avait comprise et acceptée, et que je ne retrouverais plus jamais ça...

... que j'assomme cette raison qui a beau savoir que c'est impossible, me crie que ce n'est pas possible que ça le soit...

... que j'arrive à extraire l'idée de mon esprit que c'est la première fois que toutes ces parties de moi étaient d'accord...

... que je parte de cette ville où tout m'évoque lui, les ballades que l'on a fait et celles que j'aurais voulu faire avec lui, ce que j'aurais voulu lui montrer, lui chanter, vivre avec lui...

... que je trouve un endroit clôt, un seul endroit de répit qui ne m'évoquera pas lui...

... je ne sais pas si ça existe, mais je vais chercher, ma survie en dépend...

M'exhaler, m'éxiler, me vider, partir, m'exhumer...