dimanche 29 juin 2008

L'oeil du photographe.


Yeux fixés sur un appareil noir et laid, yeux indisponibles à celui qui, en face, les cherche désespérément, cherchant un point d'ancrage, cherchant à être rassuré sur ce moment de vie qu'on va lui arracher.

Capture fugace, futile, utile ou inutile?

Pourquoi sans cesse chercher à immobiliser le présent, à retenir un instant le temps dans sa course effrénée, et le garder enfermé, gelé à jamais sur un papier glacé ou un écran plus froid encore?

Yeux sans cesse à la recherche d'un cadrage, parce que vous imaginez une autre réalité, plus belle de vos cadrages et de vos techniques, plus cruelle de son immobilité aussi, plus abrupte ou plus douce, selon vos intentions...

Capture d'une réalité, maquillée ou trop nue?

J'ai peur lorsque je me retrouve en face d'un objectif. Je me sens trop laide, trop déshabillée, trop vulnérable. J'ai l'impression qu'à chaque photographie de moi, un instant de ma vie s'échappe pour se retrouver coincé quelque part où je ne le retrouverai jamais.

Juste arraché. Un sourire en moins, une mimique définitive, un regard avorté, un geste exténué, une envie entravée...

Instant de panique.

samedi 28 juin 2008

Une soirée.


L'alcool aidant, le regard qu'il posait sur elle se faisait plus lubrique.

C'était étrange, elle se rendait bien compte à quel point ce regard lui était familier. Pourtant, elle ne savait pas si c'était son regard à lui qui lui était habituel, ou bien si elle retrouvait dans ses yeux ceux de tous les hommes qui lui avaient adressé ce regard.

Ils avaient joué des jeux de séduction toute la soirée, joué aux personnes adultes et responsables qui savent ce qu'elles font, se défient, s'évaluent, s'envisagent....

Ce qui était étonnant avec lui, c'est qu'il ne tentait rien.

Il restait assis là, en face d'elle, le genoux à quelques millimètres du sien. L'alcool fait luire ses lèvres, son ventre se détend et il s'affaisse un peu sur sa chaise, semblant oublier la tenue nécessaire aux jeux de séduction dont ils connaissent tacitement les règles.

Dans ses yeux, elle a l'impression qu'il imagine la suite, leur suite. Qu'il la garde pour lui, égoïstement.

Elle en vient à se demander si tout l'univers lubrique qu'elle entrevoit dans ses yeux lui est encore adressé, ou si toutes les autres filles de la soirée y prennent part. Ou même s'il lui a jamais été destiné.

Une seule chose est certaine: elle sent au fond de ses entrailles les prémisses d'un appel prégnant et de plus envahissant qui la matraque et la malmène cruellement.

Celui du sexe.

jeudi 26 juin 2008

I did it!


Je suis une trouillarde.

On me l'a tellement répété que cette affirmation s'est greffée en moi, avec de nombreuses autres pas toujours plus agréables.

Et certaines peurs refont surface, parfois à l'improviste.

Eux, ils avaient fêté leur premier anniversaire il y a peu de temps, mais j'avais suivi tout ça de loin, avec une pudeur un peu amère de trouillarde professionnelle.

Je n'avais pourtant pas réussit à échapper à l'engouement collectif qu'ils avaient provoqué, ni aux assertions répétées de mes proches pour que, moi aussi, j'en profite.

Mais je ne suis pas que trouillarde, non, ce serait trop simple. Je suis aussi une tête de mule.

Et comme j'avais décidé de ne pas le faire, rien ne pouvait m'y résigner.

Et puis tu es entré dans ma vie, totalement à l'improviste, et tu m'en as parlé, mais pas comme les autres, sans me dire qu'il le FALLAIT.

Alors ils ont commencés à me narguer. En plus, j'ai pas de chance, y'en a partout.

Et hier soir, vers une heure du matin, je t'ai demandé me montrer. Patiemment, tu as fait les démarches pour moi, et les gestes oubliés depuis plus de dix ans sont revenus. Simplement.

J'ai vérifié l'affirmation qui veut que le vélo, ça ne s'oublie pas.

Tu m'as dit que tu étais fier que j'ai surmonté ma peur.

Aujourd'hui, j'ai dû aller terminer mes inscriptions administratives (dernier jour avant la soutenance, je fais toujours tout au dernier moment!)...

Et j'ai de nouveau traversé la ville en vélib'! Le coeur battant, je n'ai eu qu'un tout petit accrochage, je me suis fait klaxonner une ou deux fois et je ne suis pas encore tout à fait au point sur les itinéraires, mais je suis très fière de moi!

Merci.

mercredi 25 juin 2008

Une rupture.


"- Je t'aime."


Une fraction de seconde, son pied s'est suspendu dans son élan. Juste le temps qu'il réalise ce qu'elle venait de lui dire, puis de se ressaisir et réaliser qu'il fallait qu'il continue à marcher. Au moins pour continuer à la suivre le long du muret qui entoure la fontaine des Innocents.


Elle lui a balancé ça comme elle aurait dit "la boulangerie vient de fermer". D'un ton froid, détaché et vaguement indifférent ou presque triste.


Du coin de l'oeil, il la regarde, mais elle ne tourne pas la tête. Elle ne semble rien attendre, perdue dans ses pensées, à peine un pli amer au coin de la bouche.


Il ne sait pas quoi répondre, envisage dans sa tête plusieurs phrases qui lui semblent toutes plus absurdes les unes que les autres. En fait, il se rend surtout compte qu'il ne s'y attendait pas.


Oh, pourtant, il sait d'expérience que les filles tombent trop vite amoureuses, qu'elles s'attachent à lui. Mais elle... il avait cru que ce serait différent. Non pas qu'il n'aurait pas à la larguer, mais au moins qu'il n'aurait pas à le faire tout de suite.


"- Donc on va arrêter là."


C'est encore elle qui a parlé, du même ton lointain, sans sentiments. Et là, il se rend compte qu'il n'a pas envie que ça s'arrête. Tout ce qui sort de sa bouche, un peu asséchée par l'anxiété et la surprise, c'est un "- Et pourquoi?".


Elle tourne enfin la tête vers lui, c'est étrange de lui voir ce visage grave et triste, il n'a pas l'habitude. Il s'apperçoit que c'est la première fois qu'il lui voit cet air-là. Il a envie de la faire sourire et rire à nouveau, elle est plus jolie quand elle rit, elle est espiègle et joueuse. Là, son regard le glace, elle le dévisage et lui retourne le coeur comme si elle s'était infiltrée en lui.


"- Parce que tu ne m'aimes pas."

lundi 23 juin 2008

Mariage.


J'avais pensé, en revenant du mariage, parler du Mariage. Et la réflexion est longue...

Je ne disserterais pas sur l'institution du mariage, chacun a son opinion là-dessus, j'en ai eu la confirmation au cours des dernières semaines, et il est rare que tout le monde soit d'accord sur tout en ce qui concerne le mariage, la cérémonie, son déroulement...

Non, mais cette semaine m'a amenée à m'interroger sur moi.

Est-ce que je veux me marier?

Je l'ai déjà dit, je suis en pleine réactualisation [Oui, j'ai même bu du vin hier soir, il parait qu'on va pouvoir faire quelque chose de moi... et j'ai mieux: j'ai aimé ça!], donc voilà une question en plein débat intérieur.

Ce samedi, j'ai vu une mariée sublime, et un très beau marié.

J'ai pleuré quand elle a dit oui.

J'ai eu les larmes aux yeux quand les témoins ont pris la parole.

Et j'ai aussi vu l'envers du décor, le stress et les doutes.

Je dirais que le mariage ça a toujours été une évidence pour moi. Un rêve de princesse et de petite fille peut-être, le rêve inassouvi de ma mère peut-être aussi, mais je savais qu'un jour je porterais une robe blanche et que je dirais oui à l'homme que j'aime pour la vie. Ca peut paraître culcul, idiot ou tout ce qu'on veut, je m'en fout.

Mais voilà, j'ai beaucoup changé, et je ne suis plus cette petite fille.

Je suis une femme. Une drôle de femme, un peu en marge et un peu dedans, qui ne sais pas toujours où se situer, mais qui s'en sort pas trop mal (avis personnel de l'auteur, qui va plutôt très bien en ce moment).

Et cette femme, que veut-elle?

Des enfants, c'est resté une évidence, la réactualisation n'a pas duré une demi-seconde...

Mais un mariage?

C'est beau, romantique et symboliquement très fort, mais qu'est-ce que j'y mettrais, comme symbole, moi?

D'abord, mon envie de réunir toute ma famille pour qu'ils se retrouvent au moins une demi-journée dans leur vie de nouveau au grand complet, en espérant que mon père soit encore là, et dans ce cas que mes parents ne s'étripent pas, de même pour certains frères et soeurs ou parents et enfants... en espérant aussi que mes frères et soeurs et leurs enfants (et peut-être même leurs petits-enfants d'ici là!) prendront la peine de se déplacer, et les autres aussi.

Et puis réunir mes amis. J'en ai pas un nombre gigantesque, mais y'a des gens que j'aurais envie de revoir ce jour-là. Quelques filles, pas tant que ça mais des amitiés solides, et puis des mecs, qui sont souvent mes exs. Et eux aussi, j'aimerais qu'ils viennent.

Et puis je pense qu'il faudrait que je me marie comme j'entre dans une relation: sans rien en attendre d'autre que ce qui vous est offert.

Et j'ai envie que ce soit un moment qui nous reflète. Et je sais déjà une chose, c'est que dans ce nous, il y aura forcément une bonne dose de sensualité.

Et puis être le plus beau couple pour une journée, pour célébrer le fait que l'on s'aime, et que l'on a envie que cela dure toute la vie.

En fait je crois que c'est tout.

Est-ce que, dès lors, cela vaut la peine?

Je crois que cette réflexion-là va rester en suspens, et que je ne prendrais pas de décision catégorique.

Parce que c'est une décision que je prendrais à deux, un jour...

samedi 21 juin 2008

Femme


Dis, Nana, est-ce que tu crois aux signes?

Toi, ma "jumelle" si différente et si proche à la fois, toi que j'adore et que j'admire.

Tu as tellement changé cette dernière année. Et tu vas te marier.

Je te regarde. Tu te rappelles de mon regard lorsque je t'ai vu pour la première fois essayer une robe? J'étais surprise, impressionnée, ravie, ébahie en fait.

Tu étais magnifique...

Et puis on a trouvé LA robe. Celle qui semble avoir été faite sur toi, pour toi.

Tu es devenue la jeune femme accomplie, forte et sublime qui ne demandait qu'à éclore.

Je suis si heureuse pour toi, pour lui, pour vous, vous méritez d'être heureux tous les deux...

mardi 17 juin 2008

Amélipoulinerie: j'aime (1)

J'ai (re)pris du poids. Non que j'ai jamais été mince, mais j'en avais un peu perdu.

J'aime.

D'abord, parce que j'en connais un qui apprécie...

Ensuite, parce que je viens de revoir un ex, et que ses premières paroles ont été: tes seins auraient pas poussés?

J'aime.

lundi 16 juin 2008

En passant.


Juste en passant, je voulais dire un truc sur ce que je fais en ce moment:

Je me réactualise.

Oui, je sais, c'est pas poétique et ça fait presque terme informatique, mais c'est ça.

Parce que je vis encore trop avec de vieilles affirmations qui ne me correspondent plus.

[J'aime pas Fanny Ardant par exemple, mais aussi je suis hyper difficile à vivre, j'aime pas le rose, je suis angoissée, j'ai peur des marionnettes et en voiture, je ne porte jamais de rayures, ou même j'aime pas les poireaux...]

Bref, je suis en plein dans ma création de nouveaux repères, et le plus curieux mais aussi le plus sympa, c'est que je suis très sereine...

dimanche 15 juin 2008

Seconde chance.

Entre autres films, je suis allée voir deux blockbusters américains ces derniers jours: Indiana Jones et Sex and the City.

Je vous épargnerais les "faut pas y aller parce que c'est moins bien que les précédents/la série", moi le premier m'a beaucoup fait rire et le second m'a fait rire et beaucoup pleurer. Donc c'est pas moi qui vous dirais de ne pas y aller, surtout si vous êtes aussi bon public que moi.

Le thème commun à ces deux films (oui, je sais on imagine pas Harisson Ford sur des Manolo), il me semble que c'est la seconde chance (voir la quinzième dans certains cas...).

Le bonheur possible après 40 ans, ou même après 70 parce que j'ai l'impression qu'Harisson Ford il est plus près de cet âge-là!

Parce qu'à la vingtaine et à la trentaine, ils ont tout foiré. Ou ils ont simplement fait des conneries. Ou ils se sont fait largué.

C'est quoi la phrase culte de Carrie? "La vingtaine ça sert à expérimenter, la trentaine à tirer des leçons et la quarantaine à payer des verres". Déprimant. Bon, ok, à ce moment du film elle est déprimée, ça aide.

Mais c'est quoi ce nouveau message?

Les contes de fée c'est de la merde, ça on avait compris depuis longtemps.

Alors maintenant, comme toute votre vie à courir après l'amour et à vous consacrer à votre carrière sera merdique - avec en sous-entendu que c'est la société qui veut ça! - ben quand vous serez quadra, ou même septuagénaires donc, vous pourrez enfin vivre votre conte de fée. Comme ça avant vous pouvez faire ce que vous voulez, vous éclater, danser, sexer, vivre... et vous vous marierez plus tard...

Oui, c'est là qu'on voit que la durée de vie s'est sérieusement allongée.

Ok, je trouve ça merveilleux et plein d'espoir.

J'ai juste un problème avec les gosses. On les élèves seule ou on choisit de ne pas en avoir parce qu'on s'est mariée trop tard? Non, enfin, c'est juste une question comme ça, en l'air...
Yo may kiss the bride.

jeudi 12 juin 2008

En silence.


- Je me demande si je ne vais pas arrêter mon blog.
- ...

- C'est une réaction récurrente chez moi, apparemment.

- ...

- Sans vouloir me lancer dans une explication longue et inutile, c'est juste que c'est toujours la réaction que j'ai lorsqu'il a des sentiments dans ma vie.

Tu ne m'as pas laissé terminer ma phrase, tu as posé un doigt sur mes lèvres avec ce drôle de regard, celui que tu as quand tu es embêté, ou que les choses t'échappent, ce qui revient un peu au même.

Parce que tu avais peur que je me lance quand même dans une explication longue et inutile.

- ...
- Moi, tout ce que j'en dis, c'est que ce serait dommage.

mercredi 11 juin 2008

Un sourire.


Résoudre et délier ce nœud qui me paraissait trop compliqué.

Comprendre que je suis seule en face et ne plus en éprouver de terreur.

J'ai toujours su que ce jour viendrait et maintenant qu'il est là, je me sens apaisée.

Je ne le cherchais plus, et voilà qu'il est arrivé.

J'ai encore tant à faire pour être libérée, mais j'ai commencé depuis quelques jours, quelques semaines...

Refuser aujourd'hui d'obéir à des carcans étriqués qui ne me conviennent pas.

Accepter la vie, les gens, rester excessive mais devenir tolérante...

Papillon, fleur sauvage, je vis aujourd'hui.

Ce voile de douceur qui s'est posé sur mon cœur.

Mes questions, toujours là, sans réponses, mais n'en nécessitent plus.

Seule réponse acceptable: je suis bien.

mardi 10 juin 2008

Elle.


Hier, je l'ai croisée.

Elle marchait sur les quais de Seine, face à moi, vision fugace mais intense.

Je ne suis pas une fan, mais il y a toujours eu un "mais" à cette affirmation dans ma tête.

Qu'elle soit belle, là n'est pas la question.
Qu'elle ait la prestance d'une star non plus.

J'ai souvent entendu dire par des gens qui avaient croisés des stars qu'ils avaient eu l'impression de croiser "quelqu'un". Je n'ai jamais compris cette notion, ni en quoi les personnes qui hantent les fictions de nos petits et grands écrans étaient censés mieux/plus/différemment de nous habiter leurs corps et l'espace autour d'eux.

Elle, elle était juste là, en face de moi. Je l'aurais remarquée même si sa silhouette ne m'avait pas été aussi familière.

Elle m'a semblé très grande, et aussi noire que j'étais blanche ce jour-là.

De hautes semelles compensées et tressées, sur lesquelles ses chevilles ne semblaient pas faillir.
Des mollets hauts et fin, une démarche un peu féline mais à peine chaloupée, pas du tout provocante, comme on aurait pu s'y attendre.
Un chemisier soyeux, beige à pois noirs, d'une coupe classique et élégante, peu de fioritures, une allure de diva mais sans ostentation.
Une jupe similaire à la mienne, juste au dessous des genoux, une taille haute et marquée par une ceinture large et pailletée.

C'est peut-être là que l'on sentait la star.
Ou bien dans les lunettes fumées, je ne sais pas.
Ou encore dans le brushing bien fait, qui résiste au vent de la Seine, les cheveux d'un noir de jais lorsque l'on se doute que naturellement ils ont quelque chose de poivre et de sel.

Ou à cette allure intemporelle, justement sans âge marqué.

Mais ce que moi je voulais saisir, c'est sa bouche.
Elle n'arborait pas ce sourire carnassier qui m'avait fait la détester dans mes années d'adolescente et dont je parlais encore la veille.

Non, juste une bouche magnifique, posée, à peine un léger pli amer posé du côté gauche.
Une pulpe naturelle, sans une once de rouge à lèvre, mais une bouche profondément marquée par une sensualité débordante.
Une de ces bouches qui donnent envie de l'embrasser sans que l'on sache même pourquoi on est littéralement absorbé par cette idée.
Malgré nous, malgré elle.

Hier, j'ai croisé Fanny Ardant.

lundi 9 juin 2008

Just a few words.


She is beautiful. And so am I, she said.

A kiss, just on the dancefloor's side.

The men staring at us, excited.

The softness of her skin, her blue eyes.

The tatoo in her back, trying to enlight her dark skin.

She push me on the bed, her mouth already between my legs, I can feel her teeth.

I love watching her body, her softness with my entire hand in her sex, even deeper and deeper...

dimanche 8 juin 2008

Farfadets

Le 5 décembre 2005.

C'était il y a quelques semaines (voir quelques mois, j'ai une très mauvaise notion du temps), et je rentrais chez moi à pied, flânant un peu et nostalgique, voire triste, et hantée par une question: "si un homme ne vous embrasse pas ni ne fait aucun geste envers vous (qu'il soit par la parole ou en action) au bout du troisième rendez-vous (dont je revenais, vous l'aurez deviné), qu'est-ce que cela veut dire?"
Et suivait l'inévitable liste de questions auxquelles toutes les filles (désolée pour les garçons, je ne suis pas sûre de très bien savoir encore si vous réfléchissez comme nous ;)) ont droit après un rendez vous raté, ou bien même dans de multiples autres circonstances de l'existance, telles qu'un regard croisé dans la rue, mais aussi un métro qui n'arrive pas, j'en passe et des meilleures...

Bref, hantée par cette question qu'en cet instant je trouvais existentielle, voire même digne d'une affaire d'état, je flânais (en traînant un peu des pieds, je dois l'avouer), et tentais, dans le brouillard de mes pensées, de retrouver le chemin de chez moi (mais pas trop vite, avec quelques détours...).

Et c'est là que tout s'est passé:

J'ai croisé deux personnes, un homme et une femme, la trentaine, qui se retournent de concert sur mon passage, lui disant: "elle est jolie, tu ne trouves pas?". En temps normal, cela m'aurait fait sourire, mais là rien, du haut de mes préoccupations de gamine de 19 ans (à l'époque ;)), je me sens trop triste et terne pour sourire.
Et là, j'entends la femme répondre: "oui, mais si tu veux mon avis, elle n'est pas très heureuse", d'une voix tendre, presque nostalgique...

Je me retourne alors, et je les prends à partit, leur pose ma question que je pense cruciale pour me rendre compte -en la disant, comme souvent- de son ridicule.

Et je me suis laissée emporter par leur flot de paroles rassurantes, nostalgiques, heureuses et tristes à la fois, un bain de douceur et de bien-être...

Je suis repartie heureuse, le coeur réchauffé, serein...

Et vous savez qui étaient ces gens? Des farfadets (c'est eux qui me l'ont dit, je ne fais que répéter!)!!!


Bref, moi je dis que Paris est une ville géniale, une ville maginfique qui offre parfois des petits coins de Paradis, de magie et de vie...

Et ça fait un bien fou!

samedi 7 juin 2008

Dialogue entre deux panthères... (3)


J'ai le sexe ouvert qui halète, vide de toi, je cherche ma respiration, reprends mon souffle. Je te sens contre moi, tu te fais doux pendant un instant, je sais que c'est juste un répit que l'on s'accorde. Je me fais caresse à mon tour, mes mains, mes lèvres, mes seins, ma peau toute entière, toute ma douceur épouse la tienne. Et puis il suffit d'un effleurement, juste un peu plus fort que les autres pour que je devienne à mon tour sauvage... incontrôlée, je m'agenouille devant toi, cette fois je ne veux pas que tu résistes, je veux sentir ton sexe et tes couilles dans mes mains, sur mon visage, dans ma bouche...

Un avant-bras contre le mur, les yeux jetés vers ta crinière, je te regarde déguster. L'un des plus beaux présents que je puisse donner : le goût, le sel de mon intimité. Je te domine comme un soleil. Je te caresse, comme une pensée. Mon corps, agressif à souhait, caresse tes orifices. Un genou sur les seins ; contre ton sexe : ma cheville. Dans ta bouche assoiffée, ma trique à exploser. Le mouvement part de mes reins et se propage comme une onde, jusqu'à ma nuque, jusqu'à nos pieds. J'en oublie les secondes, le peu de temps passé. J'inscris contre ta joue une marque de possession : un signe, une odeur que je reconnaîtrai.

Je suis marquée par toi. Je te sens en moi, contre moi, tu me possède toute entière et j'ai enfin ton gout dans ma bouche, ton odeur sur moi, ta queue profond dans ma bouche et tes mains sur ma tête qui la guide... Tes mains qui l'instant d'avant étaient en moi et portent encore mon odeur mêlée à celle de ta bouche... Je n'ai plus aucune partie de mon corps qui ne t'a pas touché, qui ne profite pas de ta chaleur, je brûle en sentant ton plaisir monter... j'ai une main qui caresse tes couilles - j'entends tes gémissements et les miens s'étouffent contre ta trique - et l'autre qui glisse jusqu'à ton cul qui s'offre à chaque fois que ta queue s'éloigne un peu de ma bouche...

Je passe un cap. Celui où la sensation prend le dessus sur la raison. Je ne sais plus pourquoi je suis là. Pourquoi sur toi. La teub en feu. Métallique. En fusion. Elle m'échappe, autant qu'à toi, passe de ta bouche à ton visage. Je m'attendris sur ton désir. Ta soif de moi. Ca me touche, au plus profond. Je tremble comme un violon. Un intérieur au bord des larmes, mais dehors je me déchaine. Parfois violent, presque cruel.

vendredi 6 juin 2008

Dialogue entre deux panthères... (2)


J'aime ces jeux, je te désire, tu me fuis, je m'éloigne et tu m'empoignes... Dans notre étreinte je cherche un mur, ou n'importe quoi pour me soutenir, et tu te plaques contre moi. Je suis comme prisonnière entre le mur et toi. Je sens tes lèvres qui échappent à ma bouche s'emparer de mes seins, tes mains chercher la chaleur de mes cuisses, tes dents qui commencent à titiller ma peau, et ton odeur... celle de ton sexe qui monte jusqu'à moi, jusqu'à m'enivrer... mes mains qui le cherchent, qui te cherchent...

Tu le frôles mais je l'esquive. Je ne te laisse profiter que de l'odeur de mon corps. Presque je t'immobilise, le dos de ta main plaqué contre le mur, au-dessus de ta tête. Je te regarde ; c'est la première fois. La courbe de ton bras, le profil de ton flanc, délicat. Tes hanches... J'inspire avec un soubresaut. Si je me calme, je chavire. Donc je te plaque plus fort pour ne pas succomber. Ma main cherche. Elle déchire. Tu le savais pourtant que j'étais animal... Je ne te l'ai pas caché ! Alors je prends. Avec les doigts. Ce petit nid humide, ses secrets à livrer.

Et c'est animal que je te veux, que je te souhaitais déjà dans mes rêves. Je me débat presque, presque pas, je ne sais pas, mes jambes sont en coton, tes doigts sont en moi et m'emprisonnent en même temps. Et tes yeux... cette façon que tu as de me dévisager, de prendre cette première fois avec un regard, de me fixer comme pour me posséder... et mes mains qui te cherchent, s'affolent et griffent tes épaules, je glisse un doigt dans ta bouche pour que tu le mordes, je cherche tes doigts et les suce avidement. Et je ne cesse de te fixer dans les yeux, mais je n'y arrive plus lorsque le plaisir de tes doigts puissants en moi m'envahit...

Je te resserre sur toi-même. J'enlève mes doigts de ta bouche : un gémissement, comme une surprise. Je les remets, plus profond. En bas, leurs frères se sont bien mieux plantés. Ils font le guet. Te tiennent. Tu le sens. Dans tes yeux je lis que tu le sens. Mon front contre le tien. Je t'immobilise. Il n'y a plus que nos regards et mes doigts. Mon regard et mes doigts. Je les sors. Je les lèche, longuement. Mes yeux se ferment. Et c'est ma tempe, plus douce, plus fragile qui se frotte maintenant à toi.

A suivre...

jeudi 5 juin 2008

Dialogue entre deux panthères... (1)


Moi: Absorbée dans mes pensées, je ne t'ai pas entendu arriver. Tout à coup, je sens ton corps qui se plaque contre mon dos, tes mains sur mes hanches, et mon ventre s'enflamme lorsque je sens que tu bandes déjà...

Wajdi: J'étais là. Dans l'ombre. Et je te regardais... J'imaginais, sans être sûr, ce qui faisait battre ce trouble en toi, depuis que tu m'avais frôlé. Il y avait quelque chose, ça je le sentais. D'instinct. Mais de quel ordre ?.. J'étais contre ton dos pour l'explorer. Je te tenais, c'est vrai. Dans peu d'espace, c'est encore vrai. Respirant ta nuque, tes cheveux, je cherchais... pour comprendre. Comment ce ventre était déjà en flamme ? Je m'inscrivais à peine sur toi.

Moi: Je t'avais cherché, je le savais... je rêvais de cet instant et voilà que tu me l'offrais. Je voulais que ce soit toi, et je savais que c'était toi en te sentant t'imprimer contre moi, avant même de me retourner. Mais pas tout de suite, je veux profiter de cet instant, celui où l'on ne doute plus, où l'on sait que la suite va n'être que plaisir... Je passe une main derrière ta nuque pour te caresser, l'autre se fraie un chemin de ton dos à tes fesses... Ma tête trouve sa place au creux de ton cou, ma poitrine t'est offerte, ton souffle cherche déjà mes lèvres... Envie...

Wajdi: Je les respire, je les effleure. Je ne cherche que la surface, tu quêtes en profondeurs. Je te sème, tu te serres. L'odeur de ta peau en conversion : elle est plus sexuelle à chaque mouvement de tes cuisses. Elle me transperce, jusqu'au bassin... frotte mes sens. Je te tiens. Mes cheveux combattent déjà tes seins.

A suivre...

mercredi 4 juin 2008

Rêve.


Je t'ai prêté mon rêve pour que tu en prenne soin.

Je l'ai déposé à tes pieds, nu, sans ambages ni fioritures, et il t'a tendu les bras, tel un nouveau-né, heureux dans sa première trahison.

Tu l'as pris, sans ménagements, du bout des doigts, sans dégoût mais avec pudeur, comme conscient qu'il ne t'appartenait pas.

Et tu te l'est approprié.

Et tu me l'as rendu.

Grandit, étrange et différent, je ne l'ai pas retrouvé.

mardi 3 juin 2008

Tudor's midinette

Parce que Jonathan Rhys Meyers fait partie des types au regard de braise qui réveilleraient les instincts primaires d'une vierge effarouchée...

Il joue dans Tudors, une série américaine dans laquelle il incarne le roi d'Angleterre Henry VIII, avant qu'il devienne obèse et laid...

Et là il est vraiment particulièrement beau! Une plastique de rêve, ça encore c'est rien, mais un charisme et une appétence sexuelle...

Je vous met un extrait que j'adore, pour que vous en soyez seuls juges... (âmes sensibles s'abstenir!):



Je suis vraiment une midinette!

lundi 2 juin 2008

Extrait de Bethsabée...

"Elle aperçu son reflet dans la grande plaque d’argent poli qui servait de miroir. Elle ne se trouvait pas vraiment belle. Elle ne possédait pas les traits réguliers et fins que l’on admirait tant dans les grandes familles de Jérusalem. Chaque ligne de son visage, les sourcils, les lèvres, les pommettes, le menton, exprimait une volonté, une force presque arrogantes.

Elle n’avait pas la fragilité des femmes qui donnaient aux hommes la fierté de les protéger. Elle était plus grande que la moyenne. Ses épaules ressemblaient à celles d’un jeune homme. Ses bras pouvaient soulever des jarres d’huile de vingt ou trente setiers.

Pourtant, de la pointe de ses cheveux jusqu’au plus brûlant de son cœur, elle était femme, femme dans l’arc charnu de ses lèvres, dans sa chevelure souple et bouclée. Elle possédait une grâce sensuelle qui éclatait dans la rondeur de sa nuque, le ballant de ses hanches, le délié de ses cuisses. Une grâce qui était celle de la vie, ainsi que l’eau court d’une source, insatiable autant que sauvage.

Il y avait des hommes pour deviner ce charme au premier regard. Pour en être troublés. Des hommes assez forts eux-mêmes pour le montrer sans crainte."


Extrait de Bethsabée ou l'éloge de l'adultère de Marek Halter

dimanche 1 juin 2008

Belle ou pas belle.

Le 1er décembre 2005.

Je ne me suis jamais trouvée belle. J'ai un visage étrange, aux traits marqués, carré et fort qui sort du commun, d'un autre temps, comme je me plais parfois à le dire...

Mais belle... c'est autre chose.

Alors je vais vous raconter quelque chose qui m'est réellement arrivé il y a quelques semaines:
La veille, je sors avec S., qui me redit qu'elle me trouve belle, et que c'est (en partie, du moins je l'espère) pour cela qu'elle m'a abordée.

Le jour même, en cour, E., ma meilleure amie, me dit que je suis belle (par opposition avec une autre fille que je trouve magnifique...), puis je me rends chez J., mon ex., qui me dit la même chose...

Vous aussi, vous trouvez que cela fait beaucoup?

Mais ce n'est pas finit: en sortant de chez J., je suis pensive, rêveuse, et un peu en colère en même temps: si tous ces gens me trouve si belle, pourquoi est-ce que moi je ne trouve pas? Et je me dis, comme résolue: si j'étais si belle que ça, un photographe devrait m'aborder et me dire que je suis tellement belle qu'il veut me prendre en photo!

Eh bien, croyez moi ou non, 100m plus loin, il était devant moi et me demandais de me prendre en photo, j'ai son numéro, vous avez un exemple de son oeuvre au dessus, il s'appelle Ingolf Timpner et il était étonné que j'accepte aussi vite (ben oui, pour moi, dès lors, cela devenait évident)!

Remarquez, il s'inspire beaucoup des maîtres du passé...

Drôle d'histoire, non?

P.S.: Je sais que tout cela peut paraître bien futile, mais j'attache beaucoup d'importance à l'esthétique, alors la mienne...