mercredi 29 octobre 2008

Photography (again and again)...


Ce jour-là, on aurait pu demander l'avis de n'importe qui, tout le monde aurait répondu que tu étais très belle.

Et même toi, au plus profond, tu te sentais tellement bien que tu ne doutais pas un seul instant de cette beauté. Et c'est pas comme si ça t'arrivais souvent.

Alors lorsqu'il a pris des photos, tu t'es laissée faire, sûre cette fois que le résultat serait à la hauteur de cette beauté fulgurante que tu ressentais dans tout ton corps. Et puis tu avais confiance en son talent.

Mais voilà, les photos sont là, cruelles et accusatrices, et elles te rappellent à ta laideur.

Et cette blessure creuse un trou irréversible dans ton amour propre. Comme si cette image t'avait prise en traître au moment où tu étais la plus vulnérable, parce que tu avais enfin confiance en toi.

Il n'y a qu'une seule chose que l'on ne pourra pas te retirer: tu étais heureuse, et cela se voit.

Pourquoi cela n'a t-il pas suffit à te rendre belle?

Le sourire de Mona Lisa...


C'est curieux comme la façon dont on regarde les choses peut les changer radicalement.

Je n'aimais pas particulièrement la Joconde, mais sur cette affiche, j'avais aimé ses imperfections, et je l'avais inclus dans mon quotidien.

En fait, je ne m'étais jamais réellement demandé ce que son visage pouvait exprimer.

Et aujourd'hui, en la regardant, j'ai eu l'impression qu'elle me souriait. Pour la première fois, je me suis dit que son regard était vraiment emprunt d'une infinie douceur...

mardi 28 octobre 2008

Comptine.


Un peu de poudre dans les yeux, l'irritait et la faisait pleurer.

Elle avait beau se débattre et se secouer, le nuage blanchâtre qui obscurcissait sa vue et son jugement ne faisait qu'augmenter de jour en jour, au point de l'empêcher de voir où elle allait.

Mais, frêle créature au caractère d'acier, elle continuait à avancer, d'abord parce qu'elle ne sait pas faire autrement et ensuite parce qu'elle était terrorisée à l'idée de s'arrêter sur le bord de la route.

Comme si sa vie allait être fauchée si elle se reposait un instant. Ou bien comme si elle allait se perdre encore plus, aveugle désormais, sans savoir dans quelle direction repartir.

Et puis un jour, alors que peu de lumière filtrait désormais jusqu'à son âme, une main a saisit la sienne, un corps s'est blotti contre le sien et a dévoré sa bouche et ses entrailles.

Et le voile est tombé. La lumière était aveuglante, presque étouffante mais tellement enivrante qu'elle s'est laissé emporter dans ce tourbillon de sensations nouvelles, tel un papillon prêt à se brûler les ailes.

Jusqu'à ce que cette main la lâche, en plein milieu de la rue, et qu'elle se fasse renverser, piétiner et humilier.

En perdant la vue, elle avait oublié à quel point le monde pouvait être cruel, et à quel point ne pas le voir pouvait être salvateur.

Elle s'est relevée fièrement mais un peu abîmée, a récupéré tous les bouts d'elle qui avaient été éparpillés sur la chaussée et a recommencé à marcher, refusant avec orgueil toutes les mains tendues, maintenant qu'elle pouvait les voir.

Et puis, un jour, par hasard, au détour d'un sentier un peu plus balisé que les autres, alors qu'elle allait de nouveau trébucher et qu'un voile par trop familier menaçait encore de s'abattre sur sa vue, un bras s'est glissé autour de sa taille et l'a soutenue, doucement et sans rien demander en retour. Il lui a sourit et a continué de marcher à ses côtés.

samedi 25 octobre 2008

Je vous la présente...


Pour l'instant elle est nue.

Assise sur un coin de mon bureau, entre un carnet noirci et deux ou trois crayons en vrac.

Elle tremble un peu, elle a plus froid que peur, je crois. Elle est furieuse, surtout. De ses grands yeux noirs, elle me lance des éclairs.

J'éclaircis un peu ses yeux, les fait passer du noir à un magnifique bigarré de verts gris et jaunes qui lui donnent un air de chat, mais elle ne s'adoucit pas. Ah, et puis je les souligne d'un trait d'eye-liner, simple et noir pour renforcer son caractère.

Je la prends dans une main et admire ses formes rondes... pour l'instant, c'est un bout de moi en miniature, mais je transforme chaque détail pour qu'elle s'éloigne de plus en plus de l'image que j'ai de moi.

Je lui enlève quelques centimètres, lui ajoute quelques kilos... élargit ses hanches et alourdit sa poitrine, adoucit sa peau, remplace les taches de rousseur par quelques grains de beauté plutôt mal placés. Quelques replis de peau, notamment dans le creux du dos, et surtout pas de fossettes. Un brin de cellulite, et des cuisses épaisses sur de jolis mollets ronds. Des pieds et des mains tous petits et un peu ridés.

Elle me fait comprendre qu'il serait temps que je l'habille, mais je commence par baisser sa voix, lui donner un timbre suave et un peu agaçant de parisienne. De la lingerie, parce que j'aime ça... des bas fumés, bien sûr, un ensemble avec un soutien-gorge à balconnets d'une taille que je n'avais jamais vu, j'ai été jusqu'au F. Le tout en dentelle noire et grise. Pour le style vestimentaire... une robe simple, grise, un peu décolletée et pas trop courte, une paire de bottes à talons...

J'essaie les cheveux longs, puis courts... et j'opte finalement pour un joli dégradé de cheveux lisses... pas roux, c'est trop incendaire, un beau brun profond animé de quelques reflets cuivrés qui font encore ressortir ses yeux clairs.

Une tête à chapeaux, d'un bel ovale franc mais un peu large, les joues bien pleines comme encore héritées de l'enfance, les oreilles légèrement décollées, le nez minuscule et la bouche pas bien grande non plus. Surtout une ou deux dents pas alignées, parce que ça donne un charme fou.
Et puis ces fameux yeux... immense. Pas seulement par leur forme, mais aussi parce qu'ils dévorent tout ce qu'ils touchent et lui donne vie.

Là, elle ne me ressemble presque plus. Juste un petit air furieux toujours accroché à ses cils, l'air de m'en vouloir de l'avoir fait naître. Mais puisqu'elle est là, elle a décidé de m'agacer en me tannant pour lui trouver un prénom. Là, je cale. Pour le rôle que je lui destine, il faut un prénom qui résonne bien avec le caractère que je lui invente...

Rêveuse, bien sûr, d'une grande gentillesse et assez câline, très complexée par tout ce qu'elle est, mais assez grande gueule, comme pour se cacher... Un brin plus intello que moi, et une tendance à avoir toujours quelque chose à dire sur tout. Pas très romantique, avec un côté un peu cynique même, et un air hautain qu'elle ne maîtrise pas mais qu'on lui reproche souvent. Elle est célibataire, mais pas tout à fait, parce qu'il y a un garçon qui est dans sa classe de terminale en STI dont elle est amoureuse sans espoir... et puis son meilleur ami d'enfance aussi... et celui qu'elle a rencontré pendant les vacances... oui, enfin bref c'est une jolie fille de 16 ans...

Mais tout cela ne me donne pas de prénom...

Je vous présente Emmanuelle.

vendredi 24 octobre 2008

Je vais bien, ne t'en fais pas.


Putain, j'ai mal.

J'ai peur aussi et je me sens mal.
C'est pas de la petite déprime, c'est de la grosse remise en question.

Moi, ce blog, ma vie, mes études, eux, lui...

Y'a trop de choses pour l'instant. J'ai une petite vie de gamine gâtée, je le sais bien. C'est pas ça qui va me faire aller mieux, au contraire.

Trop de déceptions, ces derniers temps. Des bouts d'amitiés, de famille, de mentors qui sont pas à la hauteur, qui sont pas là au moment et au lieu où il fallait qu'ils soient. Ou qui y sont, mais pas pour me faire du bien.

J'ai un grand sourire et des yeux qui ne rient plus.

J'ai trop peur, trop mal. J'ai le cœur qui fond, qui s'écroule sous les micros coups. Je dis bien micros parce qu'en soi c'est jamais grand-chose, mais c'est juste que le tout cumulé ça fait trop mal.

Je parle de moi, et je ne parle pas de moi en même temps.

J'écris ces lignes et c'est moi que j'y vois, miroir aveugle d'un désespoir qui n'est le mien que par instants.

Là, tout de suite, je vais bien. Mais les mots qui sortent jettent de l'encre noire sur mon esprit.

jeudi 23 octobre 2008

Brouillons.


Dans mes brouillons, il y a de tout.

Il y a deux ou trois posts que l'on m'a demandé d'écrire et que je suis par conséquent littéralement incapable de terminer.

Il y en a quelques uns de tellement intimes que je rougirais de les montrer à quiconque un jour. Pas sexuel ni trash, juste profondément personnel. De ces pensées que vous avez au fond de vous, et que vous ne montrerez jamais. Pas parce que vous en avez honte mais parce que c'est trop représentatif du tréfonds de votre être pour être mis à l'extérieur. Déjà les mettre en mots, ça a souvent été une épreuve.

Il y en a aussi que je n'ai pas publié par crainte du regard d'une seule personne. Ou de deux. Le monde des blogs est petit, et je connais de plus en plus de mes lecteurs, même si je les sais souvent irréguliers et que cela m'apaise un peu. Là on rejoint la censure. Je ne peux pas tout balancer à la gueule des gens. Non pas que j'en dise du mal, juste que je raconte certaines choses d'eux, de moi, de nous... trop intime, encore une fois.

Je disais il y a quelques temps, que ce blog n'était pas un journal intime. Parce qu'il est difficile de tenir un journal intime et de connaître ses lecteurs. Non, on peut tenir un journal OU écrire sur son intimité. J'ai choisi la seconde solution. Parce que les mots qui me viennent n'ont souvent pas grand-chose à voir avec ce que je vis, parce que j'ai toujours écrit, peut-être même parfois avant de vivre les choses.

Ce que j'espère, c'est que certains de ces derniers brouillons seront publiés un jour ici. Je me dis qu'une fois détachés de leur contexte, ils n'auront plus le même impact, et que les personnes auxquelles ils étaient adressés ne se reconnaîtront pas.

Envie d'oser.

mercredi 22 octobre 2008

Ce qu'il me reste à faire...


Apprendre à donner des nouvelles, à rappeler quand on m'appelle, à ne pas fuir au moindre signe d'attachement.

Apprendre à accepter que les gens puissent m'apprécier pour ce que je suis, même face à mes contradictions.

Apprendre à laisser mes proches s'approcher de ce que je suis, cesser de parler pour qu'ils me découvrent dans mes silences.

Apprendre à respecter cette différence que je cultive, sans m'enfermer d'un monde à l'autre, toujours plus clos.

Apprendre à me reconnecter avec la réalité, prendre ceux que j'aime dans mes bras sans avoir peur qu'ils le prennent mal.

Apprendre à vivre, tout simplement.

mardi 21 octobre 2008

Fantôme.


Les mots viennent, ils coulent d'eux-même, je devrais dire.
Une saynète, comme toujours.

Juste un instant hors de tout contexte qui se déroule en moi, quelques images mises en mots sans la moindre difficulté.

La première fois, je m'élançais sur un passage piéton, j'ai écrit la voiture me heurtant de plein fouet.
La seconde fois, je me penche sur mon balcon, et je me suis écrite en train de sauter.
La troisième, la quatrième...

J'ai ma mort sur le bout de la langue.

lundi 20 octobre 2008

Question d'imagination.


- En fait, je crois que j'ai tout testé.
- Tout?
- Enfin presque. Disons tout ce que j'ai pu imaginer... on peut dire que la limite est celle de ma créativité!
- Tu avais quelque chose à rattraper?
- Tu crois?
- ...
- Sans doute, alors.
- ...
- Tu ne me poses pas de questions?
- Si.
- ...
- Non, en fait, je préfère découvrir.
- Pourquoi pas. On verra au fur et à mesure, alors.
- ...
- ...
- Et ça, tu as l'habitude?
- Non. En fait, c'est même la première fois. Ne prends pas cet air étonné, c'est vrai.
- Et ça?
- Non plus.
- ...
- Tu te dis qu'en fait j'ai peu d'expérience, c'est ça?
- ...
- Tu as sans doute raison.
- ...
- Ou c'est juste que j'ai peu d'imagination.

vendredi 17 octobre 2008

Juste quelques pages...


Il y a longtemps, bien trop longtemps que je n'avais pas été submergée par autant d'émotions à la fois.

C'est d'abord l'impression de tenir entre mes mains un trésor. Un trésor qui n'est pas le mien mais que je chéris comme s'il l'était, prête à le défendre bec et ongles contre tous.
Un trésor pas tout à fait né mais déjà bien vivant, précieux et chargé de tellement de choses que j'ai par instant le souffle coupé, suspendu aux lignes de ses mains.
Un trésor que je veux voir émerger et se concrétiser, quoi qu'il en coûte.

Ensuite l'impression d'être clouée au fauteuil du métro, de ne plus savoir où je suis tellement je suis absorbée par ce nouveau monde qui se déroule sous mes yeux.
Et lorsque je sors, cette impression qu'il me faut courir, ne pas interrompre ce lien magique qui existe et se déroule désormais dans mon esprit.
Captivée, ralentie seulement par mes incapacités matérielles, mon âme est en ébullition et je veux crier à la face du monde cette révolution qui s'amorce en moi.

Parce qu'enfin c'est à elle que je dois tout ça.
Qu'elle ait du talent, je n'en ai jamais douté, j'ai souvent même pensé que j'en doutais moins qu'elle.
Mais cette fille, elle a un truc que les autres n'ont pas et elle a déclenché quelque chose.
C'est comme si j'avais toujours su qu'elle avait ça en elle. J'ai toujours tenté de l'encourager sans savoir que c'était déjà commencé. Et pourtant il y a tant de moments, de détails qui me sont familiers... C'est elle, c'est nous, c'est tous les espoirs et les attentes qu'on a toujours eu, cette envie qu'on avait de créer quelque chose qui nous dépasserait.
Un truc d'artiste en fait.
L'émotion découle de la création.

Là, je me rends compte que je m'étais un peu trop vite résignée à ma vie plate et morne d'étudiante, même brillante.
Il y a autre chose, il y a plus.
Ce truc, il est là, il a toujours coulé en moi, en elle, en nous.
Et il mérite qu'on s'y attache, et qu'on lui donne la peine de naître, de vivre et de s'épanouir.

Moi je crois en toi.

Le 1515, rue de Marignan.


Un peu la croix et la bannière pour y arriver, mais pas déçus du choix!

L'accueil est chaleureux, la serveuse est superbe et pleine d'humour, même si elle nous apprends dans la soirée qu'elle a un petit ami pompier qui ressemble à Daniel Craig...

Il y a peu de monde et on nous installe à l'écart du dj qui met une musique un peu lointaine sur ses platines, et on passe devant le bar, sombre et plein de miroirs aux lumières violettes... il faudra y revenir boire un verre, je pense. Les toilettes, immenses et bleus, se passent de commentaires...

Les lieux sont très cosy, les couleurs sombres et claires alternent pour créer une ambiance douce et sobre, avec quelques détails un peu anachroniques mais sans surcharge: des lustres en verre de murano, des disques bi, une mâchoire de requin... rien d'exubérant, juste classe.

La nourriture est faite de tapas, en petite quantité mais délicieux et très bien présentés, avec de nombreuses sauces et des échanges faciles. L'agneau à la menthe est particulièrement bon, et les desserts... je pense que je pourrais y retourner rien que pour ça!

Bref, un lieux propice à une belle soirée romantique et complice, sans gêneurs ni difficultés, et il nous a été bien difficile, peu avant minuit, de quitter ce petit cocon douillet...

jeudi 16 octobre 2008

Tu me préfèrerais sans doute...


Plus jalouse, cherchant à capter tes regards lorsqu'ils s'envolent vers une autre que moi, au lieu de les partager avec toi...

Plus enfermante, cherchant à te couper de tes amis comme pour te prouver que je tiens à toi, au lieu de te laisser ta liberté...

Moins indiscrète, cherchant à savoir qui tu es, ce que tu aimes, au lieu de te laisser m'écouter sans rien savoir de toi...

Moins allumeuse et allumée, moins indépendante, ne te faisant pas sentir mon envie de toi à chaque instant que je partage avec toi...

Mais voilà, je ne suis pas comme ça.

Alors oui, j'ai envie de toi, de tout ce que tu es, dans ta tête, ton corps et tes yeux, avec tes bonheurs et tes envies, tes déceptions et tes malheurs, ta liberté et ton charisme, jusque dans ce léger souffle qui file sur ta langue quand tu parles...

Etre à tes côtés, partager avec toi, j'en ai envie... mais je ne sais pas si c'est réciproque.

Je veux te voir heureux, que ce soit dans mes bras... ou non.

dimanche 5 octobre 2008

Pause.


Ravie, reposée et repue.

Je vais bien, et l'ennui qui hantait mes jours et mes nuits s'est évaporé, laissant la place à un sentiment profond et riant.

Et, tout doucement, je n'ai plus écrit. Ni ici ni ailleurs, absorbée par les deux pôles de ma vie enfin en accord l'un avec l'autre.

Bref, pour le moment, je me consacre à ma vie réelle, et la vie virtuelle passe, pour quelques temps au moins, au second plan.

Je m'éloigne donc un peu, même si c'est sans doute, comme toujours, pour mieux revenir, bientôt.

mercredi 1 octobre 2008

Malentendu.


Toi, tu m'échappe.

Blogueur, lointain et si proche à la fois, nos échanges doux et tendres se font par instants plus pressants.

Entre tes mots, j'ai l'impression étrange de te saisir, de te connaître, d'aimer ce que tu es, de deviner nos points communs...

Mais tu veux rester anonyme et distant... un seul lien nous réunit, parfois, par intermittence, cette si belle amie commune...

Et puis j'ai cette sensation étonnante au creux des reins et du cœur: tu me manques. Je n'ai même jamais croisé ton regard, et pourtant, je ressens ta présence.

Alors lorsqu'il s'est présenté... si tu l'avais vu tu aurais sans doute rit, mais pour moi il correspondait à tout ce que je savais de toi.

En apprenant à le connaître, en faisant l'amour avec lui, en partageant les gestes du quotidien, j'avais l'impression de me rapprocher de toi...