jeudi 19 août 2010

Sur mes traces.


Vivre, mettre un pied devant l'autre, continuer.

Suivre comme une piste les traces de moi, mes évolutions et ces dernières années.

Réapprendre à voir l'espoir dans chaque petit détail, et profiter des instants de félicité que le destin complice de mon emploi du temps m'accorde.

J'avais jamais vécu ça, sans doute jamais aimé comme ça. Et j'ai peur de revivre un jour cette descente aux enfers.

Et puis une nouvelle rencontre, ses mains, sa tendresse et ses mots, et puis surtout ses invitations à n'importe quelle heure quand mes soirées de rencontres au hasard se font désastreuses.

Le boulot, se plonger comme on se noie dans de nouvelles lectures alors que j'ai tant de travail qui m'attends. Pas encore capable de reprendre.

Et puis arriver enfin à réfléchir, à se repasser les erreurs, distinguer peu à peu ce que je suis, ce que j'ai cherché en lui et ce qu'il a provoqué en moi, redécouvrir les traces de moi au travers de mes mots, enfin. Et recommencer à m'aimer, doucement.

Les jours de repos, appréhension, mais eux sont là, comme avant et comme après, ce n'est pas ça qui a de l'incidence sur leur amitié.

Embarquée dans un pèlerinage improvisé dont je rêvais depuis trop longtemps, et c'est Auvers sur les traces et la tombe de mon maître au génie si cruel.
Il le disait aussi : "Il vaut mieux crever de passion que de crever d'ennui".
La passion qui m'a tant manqué, la mienne, les miennes.
Comprendre que sans partage, j'ai la passion qui s'étouffe, comme le feu elle doit être alimentée...

Découvrir l'église qu'il a peinte, et pleurer, presque, de retrouver le tableau dans mon esprit et chaque coup de pinceau sur son chevet.
Les corbeaux, le blé, les champs, sur ses traces je marche sur les miennes, avec eux qui m'accompagnent et me font rire.
Un seul rayon de soleil et il était pour nous, comme pour me rappeler la beauté de la lumière, de sa lumière, de la mienne.

Juste des vacances improvisées, et comme le lierre les liens qui se resserrent.

Et puis le soir, me revoir dans ses yeux comme il y a cinq ans, "toujours aussi belle", "gracieuse et truculente", revoir le désir y monter et me retrouver séductrice sans en faire trop, juste moi au milieu d'eux.


Comme le petit Poucet, je suis une piste, ma piste, je cherche parfois un peu les cailloux quand d'autres sont encore posés en évidence, j'en collecte certains précieusement, et j'en sème de nouveaux.

J'étais pas si loin, pourtant.

Je reviens vers moi, la même et totalement différente à la fois.