vendredi 15 octobre 2010

Suspendue.


Comme suspendue.

Je regarde, j'observe, je tourne, je virevolte, je parle...
Je vis à 220 à l'heure, et j'ai l'impression que celle que je regarde, c'est moi.

Je me découvre une distance que je ne me connaissais pas.

Il y a déjà plusieurs jours - une éternité -, je lui ai écrit.
Dans cette lettre, j'ai mis mes mots, mon cœur, et, je le comprends maintenant, ma vie.
Est-ce qu'il a compris? Connait-il l'importance de la décision qu'il doit prendre?

Dans 15 jours, si elle n'est pas partie, il m'aura perdue.
Cela fait déjà près de trois semaines.
Trois semaines que je redécouvre l'attente.

Que je tente de me donner les moyens d'avoir ce que je veux.
Je me suis découvert la force de demander ça.
La force de dire que s'il me veut, ce sera avec une base saine ou ça ne sera pas.
De dire que j'en vaut la peine.
De dire que nous en valons la peine, ensemble.

Alors oui, je suis comme suspendue.

Tous ceux qui ont virevolté autour de moi m'ont révélé des bouts de mes fondamentaux.
Mais à chaque nouveau départ, nouvelle proposition, je me rendais compte qu'il n'y avait que lui que je voulais.

J'ai découvert que je savais ce que je voulais.

Lui.
Lui, avec sa lâcheté aussi, ses zones d'ombres et ses faux-semblants.
Parce que j'ai les miens aussi, et que je tiens à les garder.
Lui, avec son romantisme un peu niais, ses envolées lyriques et ses projets fous.
Parce que je suis incroyablement fleur bleue à ses côtés.
Lui, avec son intelligence un peu bornée, lui et ses absences, lui et ses doutes, lui et ses multiples défauts même pas rangés dans les coins.
Parce que même si je suis loin d'être parfaite, je me sens parfaite pour lui comme je le sens parfait pour moi.

Lui et son sourire, surtout.

En attendant, je suis suspendue.

Et en attendant, j'ai retrouvé mon équilibre.
J'ai vu dans les yeux d'un autre que j'ai aimé cette vérité que je soupçonnais sans encore oser y croire.
Et j'ai découvert au creux de ces mêmes yeux un secret, une zone d'ombre que j'ai bien envie de garder pour moi, et de garder longtemps.

Alors je profite et me donne entièrement à ce temps suspendu.

Sans doute que dans 15 jours il ne se passera rien, et alors je serai dévastée.
Mais j'aurais essayé, et je n'aurais plus de regrets.

Suspendue.

vendredi 8 octobre 2010

D'une journée (presque) comme les autres.


Courir. Parler.
Courir. S'agiter. Écouter, apprendre. S'enthousiasmer.
Courir. Se laisser surprendre. Parler, inventer, découvrir. Plaire malgré tout.
Courir. Déjeuner. Apprendre, comprendre, sentir. S'imposer.
Courir. Discuter.
Courir. Attendre, appréhender.

Abdiquer un instant devant la douceur de ses yeux et s'y fondre, profondément, pour se laisser aller.
Prendre conscience de la fatigue et de la maladie qui commencent à me ronger.
Se demander si je vais réussir à aller au bout de cette journée.

S'essayer à la naïveté, encore.
Tenter à nouveau d'y croire, et s'en persuader.
Ne pas y arriver.

S'attendrir malgré tout et se plonger dans ses yeux, dans son sourire comme pour y chercher une bouée de sauvetage.
L'écouter, sentir la puissance de ses mots et savoir qu'il y croit.
Pleurer, un peu.
Ça faisait longtemps, j'ai pas le temps de pleurer.

S'enivrer de la douceur de ses paroles, même sans trop y croire, se bercer dans ses mots.
Rire et sourire quand il crie qu'il m'aime en pleine rue.

Courir. Discuter.
Courir. Dîner. Pas le temps.
Courir. Parler, faire partager. S'enthousiasmer.
Courir. Participer à l'agitation, écouter les compliments, tenter de s'en repaître.
Courir. Finir de dîner.
Courir. Discuter, rentrer.

Se dire que si j'ai survécu à cette journée, je survivrai à tout.

Dormir.