dimanche 21 novembre 2010

Questions.


Pourquoi?

Pourquoi est-ce que je ne parviens pas à accepter que ce moment n'arrivera pas?

Que non, jamais je n'inscrirais « The End » sur un rideau lourd qui viendrait cacher les contours de ma vie passée.
Que non, aucun rideau ne viendra annoncer la vie d'après, celle où je suis censée pouvoir enfin commencer à être heureuse.

Que oui, cette vie est celle que j'ai choisi, et que je n'ai que ce que je mérite. Trop d'amour, pas assez d'envies.
Que oui, la perspective de devoir continuer à chercher, à trouver, à se perdre et à se retrouver encore et encore est épuisante.

Accepter que la quête soit une fin en soi, et non l'inverse.

lundi 8 novembre 2010

Viens.


Viens.

Regarde mes bras, ils s'ouvrent devant toi, grands et accueillants, qui t'ouvrent la perspective sur mon corps.

Viens chercher au creux de moi l'apaisement que je sais être la seule à pouvoir t'apporter. Dans les replis de mon cœur, contre ma peau, il y a tout ce dont tu as besoin.

Viens, tu me manques, tu sais.

Ton corps contre le mien, ta vie dans la mienne, un nous qui se crée, j'en ai trop rêvé, je crois.

Je ne veux pas de la tristesse de tes yeux, des tremblements de ta voix, de tes soupirs, de tes insomnies...
J'ai envie que tu t'apaises au creux de moi.

Dans mes rêves, je t'apprenais.
J'avais envie de t'ouvrir les portes de ce que je suis, de te montrer les replis et les coins un peu cachés et pas toujours très avouables, mais qui me sont précieux.

Pour t'apprendre, j'imaginais que je te bandais les yeux.
Parce que pour apprendre, je crois qu'il faut d'abord désapprendre ce qu'on sait.
Et que chez toi, c'était pas gagné.
Alors je faisais ce qu'il fallait pour te faire perdre tes repères erronés.

Te bander les yeux. T'amener dans un lieu que tu ne connais pas. Te faire tourner sur toi-même. M'esquiver et me rapprocher, jusqu'à ce que tu me perçoives tellement à chacun des bruits que je faisais, chacun de mes souffles, chacune de mes odeurs, chacun de mes effleurements... que ma seule présence te remplirait.
Te faire sentir mes mains, mon corps, mes cils, t'effleurer, te griffer, te caresser, te prendre, te mordre, te presser.

Te laisser perdre pied et n'avoir plus conscience que de moi.

Et commencer l'enseignement.

Après, seulement, je t'aurais dit : Viens.

lundi 1 novembre 2010

In bed with me.



Dans mon lit, i n'y a plus personne, grande étendue douillette et presque triste.

J'essaie de rassembler mes pensées au réveil, de me souvenir des pertes d'hier, de sonder en moi les mouvements de mes émotions.

Je suis célibataire.

Entièrement, totalement, célibataire.

J'ai ce mot qui me tourne dans la tête, et je me rends compte que pour l'instant, je ne suis ni heureuse ni triste, juste soulagée de savoir à quoi m'en tenir.

Dans deux semaines, j'aurais 25 ans.

J'ai envie de faire un bilan, lovée dans la douceur de mes draps, mais j'ai l'esprit encore trop embrumé pour ça.

Une partie du bilan s'est alourdi, un ex, peut-être deux ou trois de plus, il y en a même que je ne sais pas trop dans quelle catégorie ranger, si tant est que je doive le faire.
La plupart ne veulent pas me revoir, et j'apprends avec tristesse qu'encore aujourd'hui certains sont restés "traumatisés" par moi.
Ceux qui veulent bien me revoir, je ne sais pas s'ils savent à quel point je leur en suis reconnaissante. Je me sens sans doute un peu moins monstrueuse comme ça. Et j'y gagne des amis précieux, pour lesquels j'ai une tendresse gigantesque.
L'autre soir, j'en ai vu deux danser. Ils auraient pu être deux comme vingt, j'avais aimé ces hommes et le plaisir que j'avais à les savoir près de moi était indescriptible et chaleureux.

Avec encore un peu de réticence, je prends la page entre mes doigts et je commence à la tourner.

Il me faudra encore quelques jours, peut-être même quelques semaines pour y parvenir, dix ans de vie sentimentale houleuse et riche ne se laissent pas derrière soi facilement.

Mes bras ne cherchent personne sous la chaleur de la couette.